Le festival technophile annuel South By Southwest a pris l'allure cette année d'une grande chasse au trésor, avec des centaines d'utilisateurs d'iPhones utilisant des applications de géolocalisation pour se donner rendez-vous ou trouver des conférences .

À Austin, capitale du Texas prise d'assaut pour une semaine par tout ce que les États-Unis comptent d'entrepreneurs et de créateurs passionnés de high-tech, le but essentiel est d'être là où ça se passe, qu'il s'agisse d'un concert ou d'une conférence, et de se retrouver autour de centres d'intérêt communs.

Plusieurs applications développées pour des téléphones portables, et surtout pour l'iPhone d'Apple, ont précisément pour but de faciliter ces retrouvailles, en mariant des possibilités de géolocalisation par satellite à des réseaux sociaux sur internet comme le site de microblogues Twitter.

Lancées l'an dernier lors de la dernière édition de South By Southwest, l'application Foursquare et sa concurrente Gowalla ont déjà de nombreux amateurs, mais elles ont affronté cette année des nouveaux venus comme Tudaloo et Tweetsii.

«Les services de localisation marchent fort», a déclaré à l'AFP Israel Mirsky, un vice-président de la société de relations publiques Porter Novelli, qui a organisé un jeu de piste à Austin pour mieux faire découvrir les possibilités de ces applications.

Les internautes étaient invités à parcourir les rues d'Austin, une ville universitaire connue pour ses bars branchés, pour retrouver une série de perspectives, les photographier avec l'appareil photo de leur téléphone et les poster sur des réseaux sociaux par le biais de ces applications. Le premier à retrouver toutes les perspectives de la liste devait recevoir mille dollars.

Certaines de ces applications contiennent déjà un élément ludique qui pousse à leur utilisation: les amateurs sont invités à collectionner un maximum de «badges» virtuels en faisant connaître tous les endroits où ils vont.

Cette année, la petite société Gypsii a fait découvrir son application Tweetsii: elle permet d'agréger les informations recueillies grâce à FourSquare, Gowalla et Twitter, non seulement pour savoir où se trouvent les gens qu'on connaît, mais aussi pour savoir ce qu'ils disent de cet endroit.

«Ca permet de savoir ce qui se passe, où il faut être dans le coin», a expliqué à l'AFP un responsable de Gypsii, Jay Cahill.

«Ce que (les moteurs de recherche internet) Google et Bing font en référençant les informations disponibles sur internet, nous le faisons pour le monde réel», assure-t-il.

L'idée, explique un autre responsable de Gypsii, Tom Schuyler c'est que «vous pouvez avoir un ami dans tel restaurant - mais est-ce que le dîner est bon?». Autrement dit, il s'agit non seulement de donner une localisation, mais de donner des informations sur les endroits visités.

En outre Gypsii a ajouté une fonction permettant de consulter d'autres informations: «je peux voir des articles de journaux sur des événements qui se sont passés où je suis», dit M. Schuyler.

Toodalu.com, lancé vendredi, permet pour sa part de situer ses «amis» sur le plan d'une ville affiché sur le téléphone: «on clique, et on voit les noms et les visages de ceux qui se trouvent là ou là, en temps réel», explique un de ses responsables, John Adams.

«C'est la nouvelle vague des réseaux de socialisation», assure M. Adams: «ça va exploser, et quelqu'un va émerger qui sera le Twitter de la géolocalisation».

Twitter, lancé à South by Southwest en 2007, vient d'ajouter une fonction de localisation à son service, et Facebook, le premier réseau social sur internet au monde, devrait s'y mettre le mois prochain.