Quand le site Thefacebook a été lancé, en 2004, il était réservé aux seuls étudiants de l'Université Harvard. Il s'est ensuite ouvert à d'autres établissements d'enseignement, avant de devenir accessible à tous les internautes, en 2006.

Facebook est aujourd'hui un géant du web, avec 350 millions de membres. Un géant qui suscite la controverse chaque fois qu'il change ses politiques relatives à la vie privée.

 

Il faut dire qu'en cette matière, la vision de son fondateur, Mark Zuckerberg, est changeante. À ses débuts, le site était présenté comme un endroit où échanger de l'information avec des amis proches, un lieu presque intime.

Mais depuis qu'il dispose d'une mine d'informations personnelles et que les investisseurs sont à ses pieds, le PDG de Facebook semble avoir changé d'avis.

Il affirmait, il y a quelques jours, que les internautes sont prêts à partager plus d'informations que jamais sur le web. Selon lui, le site n'a fait que s'ajuster à la «norme sociale» en devenant plus ouvert.

«Nous croyons que notre rôle est de toujours innover et de mettre à jour notre système de manière à ce qu'il reflète les normes actuelles», a expliqué Mark Zuckerberg.

Certains pensent qu'en tant que site phare du web, Facebook a un grand rôle à jouer dans l'élaboration de ces nouvelles normes. Il ne fait pas que «suivre» les tendances.

«Facebook a l'obligation de s'assurer que les utilisateurs savent ce qu'il advient de leurs informations et qu'ils ont assez de contrôle pour décider où va cette masse de renseignements. Récemment, ses actions se sont éloignées de ça», dit Tamir Israel, avocat à la Clinique d'intérêt public et de politique de l'internet du Canada.

M. Israel cite, en exemple, le fait que les utilisateurs n'ont plus la possibilité de cacher certaines informations, dont leur liste d'amis, la photo de leur profil et la ville où ils habitent.

Selon lui, le site de réseautage social n'aurait pas connu un tel succès s'il avait été présenté, dès le départ, comme un site ouvert.

«Le problème, c'est que les gens se sont beaucoup investis sur le site. Ce n'est pas facile de le quitter comme ça.»