Témoignages et appels à l'aide ont déferlé sur le site de micro-blogues Twitter après le fort séisme qui a ravagé Haïti, où en dépit de réseaux de communications endommagés, les internautes ont pu s'adresser au reste du monde.

Le mot «Yele», le nom d'une organisation caritative fondée par le musicien haïtien Wyclef Jean, a été en tête des sujets de Twitter toute la journée de mercredi, tandis que son site internet Yele.org était au bord de la saturation.

Wyclef Jean, qui vit aux États-Unis, a lui-même annoncé sur Twitter qu'il se rendait immédiatement en République dominicaine, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti, afin de rejoindre son pays natal. Il a demandé au 1,3 millions d'internautes recevant ses messages de «prier pour le peuple d'Haïti et moi s'il vous plaît».

«Il faut que l'armée américaine arrive dès que possible en Haïti, il faut que les 4 millions de Haïtiens vivant hors d'Haïti agissent maintenant, il faut que le monde» nous aide, s'est encore exclamé Wyclef Jean sur Twitter, dans un anglais plein d'abbréviations pour se plier à la limite de 140 caractères imposée pour les messages de Twitter.

Une multitude d'inconnus ont aussi publié des photos déchirantes et des appels à l'aide sur le site, devenu une nouvelle fois une plateforme de communication essentielle durant une catastrophe d'ampleur mondiale.

Les mots «Aider Haïti» étaient ainsi dans le top 10 des plus importants sujets de Twitter. À ce propos, la police fédérale américaine (FBI) a mis en garde les internautes contre d'éventuelles arnaques, les appelant à «redoubler de vigilance».

Les communications téléphoniques traditionnelles ont été très perturbées par le séisme de force 7, mais certaines liaisons internet restaient en état de marche.

Parmi les témoignages les plus bouleversants qui ont ainsi pu circuler, ceux signés «Troy Livesay», qui se présente sur son blogue comme un collaborateur des organisations caritatives Heartline Ministries et World Wide Village.

«Vient d'avoir un ENORME tremblement de terre ici à Port au Prince - des murs tombent - nous sommes TOUS OK - priez pour ceux qui sont dans des bidonvilles». Puis quelques instant plus tard: «pour ceux qui ne sont pas au courant: Haïti ne fait pas respecter les normes de construction».

Puis après avoir marché dans les rues de Port-au-Prince, à une quinzaine de kilomètres du séisme: «nous avons vu des cadavres retirés des décombres dans la rue... beaucoup de blessés». Et après la nuit tombée: «des groupes paroissiaux chantent des prières dans la nuit. Un son magnifique au milieu d'une horrible tragédie».

Au matin, Troy Livesay informe que «les répliques ont continué toute la nuit». «Le soleil s'est couché peu après la grosse secousse. il s'est levé maintenant. Une tranquillité mystérieuse règne».

En raison de toutes les informations circulant sur Twitter, des grands médias traditionnels américains comme le Los Angeles Times, CNN, National Public Radio le New York Times et d'autres ont dressé des listes de comptes Twitter à suivre pour s'informer.

L'animateur de radio haïtien Carel Pedre a ainsi trouvé un large public à ses photos, postées sur Twitter (via le service TwitPic) et sur le service d'échange de photos Flickr (groupe Yahoo!).

Sur le site de socialisation Facebook, un groupe «Haïti a besoin des États-Unis et nous avons besoin d'Haïti» s'est constitué. Son modérateur expliquait: «Nos frères et soeurs là-bas souffrent. (..) Oui, on peut prier, mais la prière sans action ne rime à rien. Si vous croyez à ça, rassemblons-nous pour faire ce qu'on peut!».