La France est en retard par rapport à ses voisins européens dans l'usage de l'internet sur mobile, surtout en raison de prix élevés, mais devrait se rattraper grâce aux forfaits illimités et l'arrivée du quatrième opérateur, selon une étude publiée mardi par le cabinet CCS Insight.

Si des pays comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie ont connu «une forte croissance de l'internet mobile ces dernières années, la France et l'Espagne sont un peu en retard», a expliqué à l'AFP Dan Warren, porte-parole de la GSMA, l'association mondiale des opérateurs mobiles, qui a commandité l'étude.

L'Allemagne a ainsi enregistré 9 millions de connexions à l'internet mobile en 2009, la Grande-Bretagne 9,5 millions, l'Italie 12,5 millions, mais la France seulement 5 millions.

«Le marché français n'a pas été très agressif en termes de prix ces dernières années», a souligné M. Warren.

Parmi les principaux marchés européens, la France et l'Allemagne sont ceux qui pratiquent les tarifs les plus élevés, tandis la Grande-Bretagne a les moins chers.

Selon CCS Insight, la France a aussi pu être pénalisée par son fort taux de pénétration de l'internet fixe (ADSL), les consommateurs préférant alors surfer depuis leur ordinateur que depuis leur mobile.

«Nous estimons que la France va se rattraper», a indiqué M. Warren, «en partie à cause des baisses de prix», notamment via les forfaits d'internet mobile illimités «et grâce à l'arrivée d'un quatrième opérateur mobile».

Le fournisseur d'accès internet Free (Iliad) a remporté fin décembre la quatrième licence française de téléphonie mobile et devrait lancer ses services début 2012.

L'étude prédit que la France, quatrième en Europe en 2007 en termes de revenus générés par l'internet mobile, passera deuxième en 2011.

Globalement, CCS Insight table sur une «explosion» de l'internet mobile en Europe dans les prochaines années, le nombre d'utilisateurs dans les principaux marchés devant passer de 22 millions fin 2009 à plus de 43 millions en 2011. Le chiffre d'affaires généré passera lui de 6 milliards d'euros en 2009 à plus de 11 milliards en 2011.