Rue Frontenac se cherche des amis. Des amis qui se sentent l'âme généreuse envers ce site Internet de nouvelles produit par les lock-outés du Journal de Montréal. On peut donner le montant qu'on veut, mais pour les dons de 25$ et plus, une casquette à l'effigie de Rue Frontenac est offerte.

«Tout le monde cherche de quelle façon les médias vont se transformer, quel modèle d'affaire adopter. Mais nous, parce qu'on n'est pas une vraie business, on prend la chance d'essayer des affaires. Et même si on se casse la gueule, c'est pas grave», explique Jean-François Coderre, responsable du développement du site Web.

Ainsi, Rue Frontenac tente de se financer en comptant sur la bonne volonté de ses lecteurs. L'argent ne servira pas à payer les journalistes, qui sont déjà compensés par leur syndicat, mais à améliorer le site, à acheter de l'équipement ou à financer des déplacements.

Ces derniers jours, Rue Frontenac a aussi lancé une version PDF de ses meilleures nouvelles, question de remplacer des exemplaires du Journal de Montréal pour ceux qui préfèrent le papier à un écran d'ordinateur. Mais il faut quand même imprimer ce nouveau «quotidien» soi-même.

Des initiatives parmi d'autres qui font qu'au lieu de maugréer sur leur sort, les lock-outés s'occupent et tentent de trouver des solutions aux problèmes généralisés des médias.

Ça fera un an le 24 janvier que les employés du Journal de Montréal sont en lock-out. On a prévu commémorer ce triste jour avec un spectacle au cabaret La Tulipe, à Montréal. Parce que comme l'a dit Fabrice de Pierrebourg à Tout le monde en parle le 31 décembre, il n'est pas prévu que le conflit se règle en 2010. Le lock-out du Journal de Montréal dépasserait ainsi la durée de celui du Journal de Québec, qui a été de 16 mois.

Alors les artisans de Rue Frontenac se disent qu'il vaut mieux profiter de l'année qui vient pour faire en sorte que leur publication, qui compte déjà 250 000 visiteurs uniques par mois, se taille une place de choix dans les médias québécois.