Facebook, Twitter et les blogues n'ont plus de secrets pour vous? Un nouvel emploi vous attend peut-être... De plus en plus de spécialistes de ces réseaux sont recherchés par les entreprises.

Quand Guy Laliberté s'est envolé dans l'espace en septembre dernier, une petite équipe de Montréal s'est mise à s'activer dans le cyberespace.

Sa mission : faire parler de la fondation One Drop et de son grand spectacle. S'assurer que l'événement laisse sa trace sur le web.

Pour faire parler du spectacle, l'agence Ressac Media s'est adjointe l'aide d'internautes d'un peu partout sur la planète.

«On a ciblé des ambassadeurs, des gens qui avaient une grande influence dans les réseaux sociaux. Il a fallu déterminer ce qu'est l'influence : est ce que c'est quelqu'un qui a beaucoup d'amis sur Facebook, quelqu'un qui a beaucoup d'abonnés sur Twitter?», explique Pablo Stevenson, président de Ressac Media, une entreprise spécialisée dans le marketing sur les réseaux sociaux.

Le rôle joué par cette agence est de plus en plus recherché dans les entreprises qui cherchent à intensifier leur présence sur le web. Plutôt que de faire appel à une agence externe, la chaîne de télévision ARTV a récemment pris les devants et affiché une offre d'emploi hors du commun : animateur de réseaux sociaux.

«On ne peut pas faire fi des réseaux sociaux, ça fait de plus en plus partie de nos activités, explique Sylvie Désilets, chef des projets spéciaux à ARTV. À partir du moment où on veut être présent dans ces réseaux, ça nous prend quelqu'un qui va gérer ces projets-là. On s'est rendu compte qu'on a besoin de quelqu'un qui a cette expertise.»

Chez ARTV, cette personne devra aider à bâtir une communauté d'internautes qui s'articulera autour de la culture et suscitera les échanges.

L'expert en réseaux sociaux n'est pas encore très bien défini. Il peut être jeune ou vieux, diplômé ou pas. Chose certaine, il doit être branché et avoir de l'expérience dans les communautés web.

«Une cinquantaine de personnes ont soumis leur candidature et presque la plupart ont des expériences de gestion de communautés. C'est impressionnant. N'importe qui peut fonder sa communauté, donc pas besoin de travailler dans une grande entreprise pour être un spécialiste de la chose», dit Sylvie Désilets.

«Ça prend quelqu'un qui va bien connaître les rouages de l'entreprise pour laquelle il travaille, quelqu'un qui va savoir ce qu'il peut et ne peut pas dire. Ça doit être une personne curieuse, qui a une très belle plume», dit Pablo Stevenson

Les réseaux sociaux, dit-il, peuvent devenir des outils très puissants. Tant pour les entreprises que pour les internautes.

«Avant, si je voulais donner des commentaires sur un produit à Canon, par exemple, je pouvais envoyer un courriel qui allait se perdre quelque part aux États-Unis. Avec les réseaux sociaux, Canon est obligé de répondre parce que si je dis que ma caméra prend des images de mauvaise qualité, j'influence la clientèle potentielle.»

Les entreprises ont donc intérêt à assurer une présence sur les Facebook et autres Twitter, histoire de surveiller et de gérer ce qui se dit à leur sujet.

Chez ARTV, on mise sur le nouvel employé pour aider à «créer une relation forte» avec les internautes, mais également pour transmettre la passion des réseaux sociaux à toute l'équipe de la chaîne.

«On espère que ça va devenir contagieux dans l'entreprise et que cette personne va faire de la formation, dit Sylvie Désilets. Parce qu'on ne s'improvise pas spécialiste des réseaux sociaux du jour au lendemain. Il y a une culture à développer. Cette personne va nous aider à faire le virage.»