Les entreprises du Lac-Saint-Jean sont très en retard dans leur virage à Internet. Seulement, 18% de ces entreprises disposent d'un site web.

«C'est dramatique! Si vous ne faites rien d'ici deux ans, il sera trop tard. Vous ne serez peut-être plus en affaires». C'est le constat choc qu'a livré le professeur de communication de l'Université d'Ottawa, Luc Dupont. Le spécialiste était l'invité du colloque «Rencontre PME.WEB» organisé par le CLD Domaine-du-Roy qui se tenait à Saint-Félicien. Plus de 150 gens d'affaires et intervenants économiques ont écouté attentivement les différents conférenciers sur l'importance d'avoir pignon sur Internet.Les entreprises de la MRC Domaine-du-Roy sont-elles en train de manquer le bateau? Sans aucun doute. Au Québec, c'est plus d'une entreprise sur deux qui a un site web tandis que c'est moins d'une sur cinq au Lac-Saint-Jean. Le retard est tellement prononcé dans la MRC Domaine-du-Roy que 50% des entreprises ne disposent même pas d'une adresse de courriel.

«Ça, ça veut dire que tu n'existes pas du tout sur la toile. Ces chiffres nous ont fait frémir. C'est pourquoi nous avons décidé d'organiser ce colloque», explique Jean-Martin Cloutier du CLD.

Le temps presse selon le professeur Dupont. «Les jeunes de 18 à 24 ans sont à 97% branchés sur Internet. Ils sont vos clients de demain. Comment allez-vous faire pour les rejoindre?», a-t-il questionné.

Lors de son exposé, il a démontré qu'il n'était pas sorcier de se vendre sur la toile. Mais comme pour la publicité dans les journaux, il faut savoir de se faire remarquer.

Il a donc expliqué les règles d'or pour construire un site Internet efficace. Avec des exemples concrets puisés à partir de site d'entreprises de la MRC, il a montré les bons coups et les moins bons.

Ce spécialiste de la publicité a d'ailleurs souligné que de personnaliser un site est primordial. «Que le zoo de Saint-Félicien invite les gens à y mettre leurs photos, ç'a créé un sentiment d'appartenance. C'est un incitatif pour qu'il retourne faire une visite au zoo pour prendre encore de plus belles photos», a-t-il mentionné.

Selon Luc Dupont, on doit impérativement retrouver dans un site Internet le nom de l'entreprise, le logo, un slogan et un emballage graphique simple et aéré.

«Les gens sont paresseux. Pas surprenant que les Québécois passent encore tant de temps devant la télé. Il faut donc que ça soit facile de naviguer sur votre site. Surtout, n'ayez pas peur de montrer vos produits», a-t-il illustré.

Le président d'honneur de ce colloque, Michel Taillon, fondateur de TAIMI R&D témoigne de l'importance de la toile dans la progression de son entreprise.

«L'utilisation des technologies du WEB pour faire connaître nos composantes hydrauliques faisait partie intégrante de notre plan d'affaires. Malgré la récession, TAIMI a su se démarquer et c'est grâce entre autres à Internet que nous pouvons vendre nos produits auprès de distributeurs et de multinationales d'équipements lourds au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Australie.»

D'autres colloques

«Si les gens ont apprécié, on va répéter ce type de colloque au moins une fois par année. Ça change tellement vite qu'il faut que nos entreprises et commerces restent dans le coup et soit présent et visible sur Internet», mentionne Marc Coulombe, agent de développement au CLD.

Reste à convaincre le plus récalcitrant, mais ça va être difficile.

«Le plus désolant c'est que ceux qui auraient vraiment besoin de journées de formation ne sont pas ici. Aujourd'hui, dans la salle je retrouve les petits vites et ceux qui saisissent l'importance des changements engendrés par Internet. Pour les autres, je crois qu'il est déjà trop tard», tranche le professeur Dupont.