Malgré toutes les campagnes d'information sur la protection des renseignements personnels et les vols d'identité, les risques reliés à l'utilisation d'Internet vont croissant.

C'est pour cette raison que le gouvernement du Québec s'est associé à des partenaires du milieu des télécommunications, de la recherche informatique et autres pour orchestrer sa troisième campagne «Je protège mon identité sur Internet».

Et, pour la présente campagne, le porte-parole est Denis Talbot, mieux connu sous son surnom de «Monsieur Net», du nom de son émission spécialisée sur Internet à Musique Plus.

Vols d'identité, vols de biens, fraudes par Internet grâce aux numéros de cartes de crédit ou parce que trop de renseignements personnels ont été livrés par un Internaute, les procédés sont multiples pour ceux qui veulent arnaquer.

«Lorsque j'ai accepté d'être porte-parole de cette campagne "Je protège mon identité", je ne voulais pas créer une campagne de peur, dire "l'Internet, c'est dangereux". Je voulais juste y aller avec le GBS, le gros bon sens; c'est le meilleur logiciel que tout le monde possède dans sa tête. Malheureusement, on l'oublie souvent celui-là», a déploré lundi M. Talbot, au cours d'une rencontre avec la presse pour présenter cette campagne.

Il relate le cas d'une connaissance, pourtant intelligente et de scolarité universitaire, qui s'est fait arnaquer de 9000 $ en cinq minutes, simplement en répondant à une chaîne de lettres piégée.

Les internautes manquent aussi parfois de prudence. Comme on change les piles de nos détecteurs de fumée aux changements de saison, on devrait changer nos mots de passe également à ces occasions, suggère M. Talbot.

Trop d'internautes choisissent des mots de passe trop simples ou utilisent le même mot de passe pour trop de fonctions.

En 2008, 72 pour cent des adultes québécois ont dit utiliser Internet sur une base régulière, selon l'enquête Net Tendances, rapportée par le CEFRIO, a indiqué la ministre des Services gouvernementaux, Dominique Vien.

Ceux-ci ont consacré à Internet 5,6 heures par semaine pour le travail ou les études et à peu près le même nombre d'heures pour des raisons personnelles, a encore précisé la ministre.

Et ces adultes québécois font des transactions bancaires dans 43 pour cent des cas. Et, dans 22 pour cent des cas, ils font des achats sur Internet.

La ministre rappelle aussi l'avènement des réseaux sociaux comme Facebook, auxquels s'adonnent 20 pour cent des adultes et 40 pour cent des adultes âgés de 18 à 24 ans.

Or, sur ces sites, les gens donnent parfois des renseignements bien personnels, dévoilent par exemple les dates de leurs vacances - donc de leur absence de la maison - et montrent des biens de valeur dont ils disposent, déplore M. Talbot.

«Ce sont des gens qui parlent beaucoup trop, qui racontent leur vie» et qui facilitent ainsi le travail des arnaqueurs, des voleurs ou des fraudeurs, qui peuvent faire ainsi des recoupements d'informations.

La campagne de sensibilisation a comme élément central un site Web, monidentite.isiq.ca.

Pour la troisième campagne, les partenaires y ont ajouté des conférences virtuelles sur la cybersécurité, les achats en ligne et l'utilisation d'ordinateurs à domicile.

Un concours vidéo est aussi organisé pour permettre aux amateurs de 18 ans et plus de concevoir une vidéo sur la protection de l'identité sur Internet.