Les Têtes à claques sont nées en août 2006. Elles n'ont peut-être plus la visibilité médiatique qu'elles ont eue il n'y a pas si longtemps, mais elles joignent toujours plus de 800 000 visiteurs par mois.

«Salambo Productions a accompli quelque chose de très rare sur l'internet: passer du viral au durable. Après la croissance exponentielle d'un contenu au moyen de différents outils de référencement et d'indexation, très peu de sociétés multimédias se concentrent sur la période extrêmement critique qui suit le succès viral. Le contenu disparaît aussi vite qu'il est venu», explique Catalina Briceno, productrice et directrice des opérations chez Salambo, rencontrée hier au Webcom 2009 alors qu'elle était invitée à titre de conférencière.

«Plutôt que de faire face à la dégringolade inévitable du trafic, très peu de sociétés se concentrent sur les périodes qui suivent le succès d'un contenu en ligne afin de fidéliser leur auditoire, ce qui crée la valeur économique de la société. Comment y sommes-nous arrivés? La première phase a été de faire migrer les Têtes à claques sur différentes plateformes sans retoucher les contenus. Après avoir créé 150 clips, nous avons stabilisé notre trafic: nous pouvons compter sur un public fidèle et stable, c'est-à-dire 850000 à un million de visiteurs par mois, avec un taux de 68% de visiteurs qui reviennent sur le site des Têtes à claque. Bien sûr, ça baisse durant les cinq semaines de vacances estivales, mais on finit par remonter et atteindre le pic d'un million de visiteurs. Ce mois-ci, par exemple, nous sommes à 820 000.»

La deuxième phase de ce fameux contenu consiste à décliner les Têtes à claques dans de nouveaux formats. «Nous avons mis en ligne une section de jeux interactifs, indique Catalina Briceno. Nous avons créé une application iPhone avec petites vignettes interactives. Nous avons mis au point un jeu téléchargeable. Le gros projet de 2010 demeure la série télé. Il faut dire que la télévision traditionnelle fait déjà partie de notre séquence d'exploitation en ce moment - les formats courts sont diffusés à Télétoon et Radio-Canada. Maintenant, nous changeons de format en passant de trois minutes à une demi-heure. Ainsi, nous allons encore plus loin dans la définition de notre marque. Pourquoi ne créons-nous pas autre chose que les Têtes à claques? Parce que ça marche. Nous ne sommes pas encore allés au bout de l'aventure.»