L'arrivée de Google Street View à Ottawa et à Gatineau, cette semaine, pique la curiosité des gens. Ce nouvel instrument qui chatouille leur vie privée pourrait dans certains cas porter préjudice à ceux qui cherchent à demeurer incognito.

Ce nouveau service controversé permet aux Internautes de visualiser des images de différents lieux, incluant leur résidence et leur lieu de travail. On peut y voir des images d'Halifax, de Québec, de Montréal, d'Ottawa-Gatineau, de Toronto, de Calgary, de Vancouver et d'ailleurs, ayant été tournées le printemps dernier.

 

«Plusieurs personnes, pour différentes raisons, doivent protéger leur vie privée. Ce peut être le cas, par exemple, des femmes violentées dans le cadre d'une relation, ou toute autre personne», indique le responsable de la Chaire de recherche en éthiques, en droit et en technologie de l'Université d'Ottawa, Ian Kerr.

Visages brouillés

Or, le spécialiste fait valoir que même si tous les visages des passants pris en photo par les véhicules de Google ont été brouillés par un logiciel, ces derniers ne sont pas pour autant méconnaissables. Ainsi, une personne captée devant sa résidence ou portant des vêtements distinctifs pourrait être reconnue.

Google ne cherche également pas à obtenir le consentement individuel des gens avant de les photographier, même s'il accepte de les retirer des images retenues sur demande.

«Dans le cas d'une relation abusive, par exemple, ça ne changera rien si le mal a déjà été fait», indique M.Kerr.

Selon le spécialiste, il est difficile de prévoir si le nouvel outil Internet engendrera des poursuites au pays. Il souligne qu'un travail de collaboration a eu lieu entre Google et la Commissaire à la protection de la vie privée au Canada.

«Les gens doivent par contre se rappeler que le fait d'être en public ne signifie pas qu'ils doivent pour autant renoncer à la protection de leur vie privée», ajoute-t-il.