De plus en plus de gens dévoilent leur vie intime à... tous les internautes de la planète. Une mode peut-être, mais aussi un phénomène qui révèle la nature secrète de gens qui n'ont rien de stars pornos. Bienvenue dans le monde du sexe 2.0.

Homme de 35 ans avec un côté voyeur et curieux cherche belles jeunes femmes à l'esprit ouvert pour clavardage érotique, relation discrète ou sexe à deux. Un profil comme un autre pour visiter les sites de socialisation ouvertement libertins. Après Facebook, voici «fessebook»! L'industrie du sexe n'a guère tardé à adapter Facebook, un site de réseautage social, à la sauce érotique. Plus besoin d'aller dans un bar ou dans un centre d'entraînement et ainsi risquer un malentendu : tout y est sexuellement explicite. La forme des échanges (photos, courriels, cupidons, clins d'oeil, etc.) permet aussi de filtrer avant d'aller plus loin. Ce qui n'empêche pas la triche (en réalité, j'ai 41 ans...).

De plus, les préférences sont indiquées, que ce soit le sexe à trois, en groupe, les relations homosexuelles, le sado-masochisme ou, tout simplement, une possibilité de trouver quelqu'un pour partager son lit.

Les profils, quand ils sont remplis, donnent les indications de base (âge, taille, poids), mais aussi les plus pointues sur le statut marital, la consommation d'alcool ou la taille des seins! Certains sites exigent une photo, d'autres non.

Il y a une différence majeure, toutefois, avec les sites de réseautage social : c'est loin d'être gratuit. Pour accéder à ses messages, il faut devenir membre. Le prix de l'abonnement varie de 15 $ à 35 $ par mois, mais être membre «or» est parfois plus onéreux. Les sites débordent de publicité et d'invitations à déplier les billets.

Je me suis inscrit à quatre sites «fessebook», tous anglophones. En une semaine, j'ai reçu plus d'une soixantaine de courriels m'annonçant que hotchanteuse me fait un clin d'oeil, que honey 745 veut être mon ami ou que sexyfrenchgurl2 m'autorise à consulter ses photos.

Il n'y a pas vraiment d'équivalent québécois (à part Les Libertins, mais les mâles célibataires en sont exclus) - ce qui simplifierait les recherches. Parfois imprécis sur le critère de proximité, les «fessebook» vont suggérer une aventure potentielle aussi proche que Fort McMurray - où sont extraits les sables bitumineux en Alberta. Dans l'ensemble, toutefois, après un peu de tâtonnements, on réussit à trouver des occasions de soirées torrides. Et même si les sites sont enregistrés à la Barbade ou aux Antilles, certains font l'effort d'offrir une version française.

Une évidence : il y a plus d'hommes inscrits, mais les femmes participent aussi. HornyMatches et AdultFriendFinder (qui appartient à Penthouse) sont les plus populaires. Une cinquantaine de jeunes femmes (18 à 40 ans) de la région de Québec y sont inscrites. Fling suit pas loin derrière avec une quarantaine de participantes. Sexsearch n'a pas la cote.

Manque de discrétion

Les membres utilisent un pseudonyme. Ce qui n'empêche pas plusieurs de poser en costume d'Ève. Ce qui est une bonne idée pour aguicher quelqu'un, mais manque un peu de discrétion.

Parlant de discrétion, certains n'ont aucun complexe. Parmi les jeunes femmes de la région, il y en a une qui a retenu mon attention. CCC, une exhibitionniste avouée, aime se masturber devant sa webcam et regarder les hommes en faire autant. Une façon comme une autre de pratiquer le safe sex.

Mais aussi la parfaite illustration de ce que peut être le sexe désincarné à l'heure «fessebook».

 

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