La PME québécoise iWeb Technologies réalise 60 % de ses ventes à l'étranger sans avoir besoin de passer par les douanes. Son truc : elle héberge, à ses bureaux de l'Île-des-Soeurs, les sites web de plusieurs centaines d'entreprises situées aux quatre coin du monde.

Éric Chouinard, cofondateur, président et chef de la direction de la PME de 178 employés, se plaît même à dire que son entreprise fait indirectement de l'exportation pour Hydro-Québec.

«Faire fonctionner des serveurs coûte très cher en énergie. Le fait que l'électricité soit bon marché au Québec nous permet d'être concurrentiels. Une entreprise étrangère dont le site est hébergé par nos serveurs au Québec est, au bout du compte, une entreprise qui achète l'hydroélectricité québécoise», dit-il.

iWeb, c'est l'histoire d'Éric Chouinard, 38 ans, et de Martin Leclair, 36 ans, qui ont uni leurs talents pour créer une machine qui ne semble pas vouloir s'arrêter de sitôt. De 700 000 $ en 1998, le chiffre d'affaires de leur PME atteignait 15,6 millions l'an dernier.

Et cette année, pour les trois premiers trimestres, iWeb a déjà engrangé 20 millions de revenus. D'ici cinq ans, les deux hommes d'affaires croient pouvoir franchir le cap des 100 millions.

La stratégie de la PME : rendre les choses encore plus simples pour ses clients. «Quiconque cherche un endroit pour héberger son site ne doit pas attendre une semaine. On va simplifier encore plus nos façons de faire de manière à être encore plus rapides dans la livraison de nos produits», explique Éric Chouinard.

Avec ses centaines de serveurs partagés, dédiés ou en colocation, qui occupent l'équivalent de deux longues rangés de casiers, la PME montréalaise s'occupe d'héberger le site web de plusieurs centaines d'entreprises et d'organismes dans plus de 150 pays. De l'Afrique du Sud à la Chine en passant par l'Inde, le Brésil, la Russie et la Nouvelle-Zélande.

Au lieu de déménager son centre d'appels à l'étranger, comme nombre d'entreprises l'ont déjà fait, iWeb préfère gérer ses affaires directement à l'Île-des-Soeurs. La PME offre du soutien technique 24 heures sur 24, sept jours sue sept. Ses langues de travail sont le français, l'anglais et l'espagnol.

Autrement dit, n'importe qui ou presque entre l'île de Baffin et la Terre de feu peut faire affaire avec iWeb, peu importe l'heure du jour ou de la nuit. À moyen terme, l'entreprise souhaite ajouter l'arabe et le mandarin à ses «langues officielles».

Flair

iWeb a vu le jour en 1996. À l'époque, Éric Chouinard et Martin Leclair, qui détiennent environ 55 % des actions de la société publique, faisaient de la formation auprès des entreprises (lire : comment utiliser internet et le courrier électronique) et créaient des sites web, en collaboration avec une équipe de sous-traitants.

C'est en 1998 qu'ils flairent la bonne affaire et commencent à faire de l'hébergement de sites web. Déjà, ils comptent des clients en Europe, dans les Antilles et même en Afrique, où ils s'occupent du site de Congo Airlines.

En 2004, afin notamment d'acquérir un immeuble dans Hochelaga-Maisonneuve, iWeb devient une société publique. Il y a près de 23 millions d'actions de la PME en circulation. Les actions de l'entreprise se négocient (à environ 0,13$) sur la Bourse de croissance TSX, sous le symbole " IWB ".

Pour se faire connaître, iWeb peut évidemment compter sur le bouche à oreille, mais c'est en misant sur la publicité ciblée dans la grande toile que la PME recrute ses nouveaux clients. Tous les mois, elle y investit des dizaines de milliers de dollars.

Éric Chouinard, 38 ans, père de trois enfants, est bachelier en comptabilité. Malgré des boulots intéressants, notamment dans des banques, il a jeté son dévolu sur l'informatique et a travaillé comme coordonnateur pour le gouvernement fédéral dans le cadre du projet «Étudiant bien branché», qui visait à aider les entreprises lorsque le phénomène internet a fait son apparition au début des années 90.

Le président d'iWeb est heureux de voir son entreprise croître de la sorte. Mais pour lui, elle ne doit pas perdre son âme. «Les gens qui travaillent ici doivent aimer leur job, ils doivent y trouver du plaisir», dit-il.

Passant de la parole aux actes, le grand patron de la PME a recruté, il y a moins d'un an, Michel Thivierge, ancien patron des ressources humaines au Cirque du Soleil.

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