À une période où les nouvelles instantanées et les mises à jour continues sur des sites comme Facebook et Twitter changent la façon dont les gens communiquent, les règles d'étiquette concernant ces interactions sont en constante évolution.

Stephanie Kahn voulait savourer ses récentes fiançailles avant de s'atteler à la tâche de téléphoner à ses tantes, oncles et amis pour leur annoncer la bonne nouvelle. Avant de les appeler, elle devait se rendre à une fête en son honneur, organisée par son fiancé, qui n'avait invité que ses parents et une poignée d'amies proches.

C'est lors de cette soirée que la jeune femme de Smyrna, dans l'Etat de la Georgie, a perdu le contrôle de sa nouvelle. Certaines des invitées ont pris des photos, qu'ils ont publiées sur Facebook avant que la principale intéressée n'ait pu annoncer quoi que ce soit. Le lendemain, elle a bien sûr reçu des appels et des courriels de certaines personnes fâchées d'avoir appris la nouvelle sur le site.

Les sites de réseautage n'existent pas depuis assez longtemps pour que des règles d'étiquette claires aient pu se développer, mais des consignes générales semblent émerger. Tout comme la majorité des gens ont appris qu'il ne faut pas crier lorsque ils parlent au téléphone en public ou «répondre à tous» lorsqu'ils ne souhaitent répondre qu'à l'expéditeur d'un courriel envoyé en masse, les internautes semblent de plus en plus nombreux à constater qu'il n'est pas avisé, par exemple, de publier des photos peu flatteuses de ses amis sans leur consentement.

La spécialiste de l'étiquette Anna Post recommande aux gens de réfléchir avant de publier quoi que ce soit, qu'il s'agisse d'une bonne nouvelle à leur sujet ou d'une réponse aux mauvaises nouvelles de quelqu'un d'autre.

Les messages publiés sous le coup de l'émotion peuvent en effet rapidement se retourner contre leur auteur. En juillet, un fonctionnaire de la Ville de New York a démissionné après avoir publié des commentaires incendiaires sur Facebook, au sujet de l'arrestation du professeur de Harvard Henry Louis Gates Jr. L'homme en question, Lee Landor, avait traité M. Gates de raciste et avait renommé le président Barack Obama «O-dumb-a». Ses propos s'étaient par la suite rendus aux oreilles de son patron.

Il y a une dizaine d'années, il était mal vu de partager des nouvelles importantes de manière électronique plutôt que par lettre. Aujourd'hui, le courriel est accepté dans plusieurs situations, mais de nombreuses personnes considèrent que les réseaux sociaux sont à éviter, en raison de leur caractère public ou semi-public.

Il faut dire que l'utilisateur moyen de Facebook a 120 «amis» sur le site, selon les données de l'entreprise. Pourtant, en réalité, le Nord-Américain moyen a environ trois amis très proches et 20 personnes de qui il est assez proche, selon le sociologue de l'Université de Toronto Barry Wellman. Cela signifie que les internautes peuvent parfois oublier qui lit leurs messages.

«Le mot utilisé par Facebook, «amis», ne reflète évidemment pas la réalité, explique M. Wellman. Plusieurs contacts que Facebook qualifie d'"amis» sont en fait des connaissances ou d'anciens amis.»