Simon, 14 ans, clavarde avec ses amis tout en téléchargeant de la musique sur son ordinateur, quand il reçoit un message texte sur son portable. C'est un ami qui lui signale une vidéo intéressante sur YouTube.

Simon est ultra branché. Il ne saurait se passer d'un ordinateur. Pourtant, quand on lui parle d'une carrière dans les technologies de l'information et des communications (TIC) cela ne lui dit rien qui vaille.

 

Il s'imagine mal en train de passer ses journées à programmer dans un sous-sol obscur. Car c'est l'image dont il se fait des métiers en TIC. Comme beaucoup d'autres ados,

Simon a une vision stéréotypée de ces carrières. C'est ce que révèle une étude réalisée en mai dernier par le Conference Board du Canada pour la Coalition canadienne pour une relève en TIC.

Au total, on a interrogé 1034 élèves de troisième et quatrième secondaire, ainsi que leurs professeurs et conseillers en orientation. Les résultats démontrent que pour les jeunes, les métiers en TIC semblent plutôt ennuyants.

«Même s'ils sont les plus grands utilisateurs des technologies, les jeunes s'intéressent beaucoup au contenu, mais peu au contenant», observe Sylvie Gagnon, directrice générale de TECHNOCompétences, le comité sectoriel de main d'oeuvre des TIC.

Et bien que 77% des sujets visés par l'enquête considèrent que les emplois dans ce domaine paient mieux ou aussi bien que la moyenne et que 74% pensent que les TIC offrent une sécurité d'emploi supérieure, ces facteurs les laissent plutôt de glace.

Pour cette future génération de travailleurs, ce qui rend une carrière attrayante, c'est ce que l'on appelle le facteur cool. Selon l'étude, le fait que les élèves perçoivent ou non les carrières en TIC comme étant intéressantes, amusantes et créatives influence grandement leur désir de s'orienter vers elles.

«Pour nous, c'est une bonne nouvelle, car les nouveaux emplois dans les TIC sont exactement comme ça, dit David Ticoll, directeur exécutif de la Coalition.

«Les emplois traditionnels comme les programmeurs ou les gestionnaires de bases de données, tout ce qui touche aux infrastructures et représente des fonctions moins intéressantes aux yeux des jeunes, sont en baisse relative.»

En même temps, il y a une demande croissante de professionnels très spécialisés qui sauront combiner les TIC à des connaissances dans d'autres disciplines, comme l'énergie, la biologie ou même les arts.

«De plus en plus, il y a une convergence entre tous les domaines de l'industrie et les TIC, dit M. Ticoll. Le Moulin à images de Robert Lepage en est un parfait exemple. Pour monter une présentation comme celle-là, on a combiné l'informatique avec les arts visuels.»

Un défi

Le défi de la Coalition est donc de mettre en évidence, auprès des jeunes, que les TIC vont dans cette direction. Car le temps presse d'ici 2015, on aura besoin de 150 000 professionnels des TIC au Canada et de 8000 au Québec d'ici 2011. En même temps, les inscriptions dans ces programmes d'études sont en baisse, selon M. Ticoll.

Ce ne sont pas seulement les sociétés de télécommunications comme Bell ou Vidéotron qui auront besoin de personnel, mais toutes les entreprises qui utilisent les télécoms et l'informatique, comme les compagnies d'assurance, les banques, les détaillants, les firmes de génie et la fonction publique.

«Aujourd'hui, les citoyens s'attendent à avoir un accès à des services électroniques, que ce soit pour acheter des biens, payer leurs factures ou envoyer leurs rapports d'impôts», dit Sylvie Gagnon.

L'autre grand domaine de croissance sera relié au monde des affaires.

«On a grand besoin de professionnels d'affaires qui comprennent les TIC et sont capables de gérer des projets, dit David Ticoll. C'est le domaine qui va croître le plus. Il faut des diplômés en informatique de gestion, en analyse d'affaires, ou provenant de programmes de gestion avec une spécialisation en informatique.»

D'autres avantages

«Les jeunes sont branchés et la technologie est omniprésente dans leur vie. Ils aiment l'interaction. Or, maintenant que les TIC sont présentes dans tous les maillons de la chaîne, les interactions sont au coeur de l'activité économique. Ça peut rejoindre les jeunes. Quels que soient leurs champs d'intérêt, ils vont pouvoir y travailler en choisissant les TIC», ajoute Jean-Pierre Fillion, directeur des ventes pour l'est du Canada et gouvernements chez Symantec Canada.

Par ailleurs, les carrières en TIC offrent la possibilité d'évoluer, sans obligation de rester confiné au même métier toute sa vie.

«L'évolution des TIC fera en sorte qu'il sera possible de choisir entre plusieurs voies après l'obtention d'un diplôme, comme la gestion, le service à la clientèle, ou les côtés plus techniques», dit Sylvie Gagnon.

Elle souligne également que c'est généralement des emplois qui permettent de bien concilier travail et vie personnelle, mieux du moins que d'autres domaines, par exemple en santé. Pour attirer les jeunes, TECHNOCompétences mise sur ce qu'ils aiment.

Ceux qui sont curieux d'en savoir plus sur les carrières en TIC peuvent s'amuser au jeu interactif «Le tapis rouge», que l'on retrouve sur le site macarrieretechno.com.

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