Les entreprises utilisent de plus en plus les sites de réseautage social pour connaître leurs employés potentiels

Vous cherchez un emploi? Votre curriculum vitae circule entre les mains de plusieurs employeurs? Alors si vous êtes un adepte de Facebook, de Lin- kedIn ou autres sites de réseautage social, il vaudrait mieux que vous éliminiez les photos de votre dernière beuverie ou encore les commentaires peu flatteurs émis à l'endroit de votre ancien patron.

Désireux de connaître sous toutes ses coutures l'individu qu'ils songent à embaucher et de valider les renseignements fournis, les employeurs utilisent de plus en plus les sites de réseautage pour consulter les profils de leurs employés potentiels.

Le site d'affichage d'emplois CareerBuilder a dévoilé, mercredi, les résultats d'une enquête menée auprès de 419 gestionnaires et professionnels des ressources humaines révélant que 28 % des employeurs canadiens utilisaient Facebook, LinkedIn, MySpace, Twitter ou des blogues pour effectuer des recherches sur des candidats à un emploi au sein de leur entreprise.

Un pourcentage qui ne surprend guère Florent Francoeur, pdg de l'Ordre des conseillers en ressources humaines.

«Non seulement les employeurs utilisent les sites de réseautage pour effectuer les vérifications pré-emploi, mais ils y affichent aussi des offres d'emploi», fait remarquer M. Francoeur.

«Le réseautage social est une excellente façon d'accéder à des possibilités d'emploi et de promouvoir sa marque personnelle sur Internet», a souligné Rosemary Haefner, vice-présidente des ressources humaines chez CareerBuilder. «Assurez-vous d'utiliser cette ressource à votre avantage en transmettant une image professionnelle et en soulignant vos qualifications.»

Et d'ajouter Florent Francoeur : «Écrivez correctement et ne dénigrez pas votre ex-employeur!»

Effets opposés

Le recours à des sites de réseautage peut avoir des effets opposés.

Si 14 % des employeurs qui utilisent ces sites pour faire des recherches sur les candidats potentiels ont signalé y avoir trouvé du contenu les incitant à choisir un individu, 26 % ont affirmé y avoir découvert du matériel pour éliminer un individu de la course.

Selon l'enquête, un employeur sur deux a rayé de la carte un candidat parce qu'il avait publié des photos ou des informations provocantes ou inappropriées ou encore qu'il avait diffusé des renseignements confidentiels relatifs à un ancien employeur. Aussi, 36 % des employeurs qui ont effectué des recherches en ligne ont affirmé avoir rejeté un candidat qui avait publié du contenu révélant son penchant pour la consommation d'alcool ou de drogues.

Pour Suzie Dallaire, directrice adjointe du Groupe intégration travail - un organisme de Québec qui vient en aide aux chercheurs d'emploi - , Facebook et compagnie représentent des outils utiles pour élargir son réseau de contacts. «En autant que l'on sache départager le profil professionnel du profil plus personnel.»

Dans ses clubs de recherche d'emploi, le GIT ne fait pas la promotion des sites de réseautage. «Nous voulons que les participants décrochent des technologies informatiques pour les amener à entrer directement en contact avec les employeurs.»

«Il faut pousser le chercheur d'emploi à téléphoner chez un employeur pour s'informer s'il y a des postes ouverts. Et si c'est le cas, il faut l'inciter à aller remettre en mains propres son CV et de tenter d'obtenir une rencontre d'information et, en bout de ligne, de décrocher une entrevue.»

Pour le GIT, cette bonne vieille méthode a fait ses preuves.

«En dépit de la crise économique, nous réussissons à trouver un emploi à 84 % de nos participants, et ce, à l'intérieur d'un délai de 12 semaines», s'enorgueillit Suzie Dallaire.