Ce ne sera pas simple de conserver les archives de demain, estime Guy Berthiaume, le nouveau patron de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BanQ). Selon lui, l'apparition du document virtuel viendra compliquer la tâche de ceux qui préservent les archives du passage du temps.

«Tous les archivistes du monde se grattent la tête, en ce moment, en se demandant comment ils vont faire pour conserver des documents qui n'existent que sur un écran», a confié M.Berthiaume lors d'une entrevue avec LeDroit.

 

Le patron de BanQ se dit inquiet de perdre le pouls de toute une génération en ne pouvant pas archiver les lettres personnelles qu'elle s'échange. «Les gens s'écrivent de moins en moins de lettres (manuscrites) et les remplacent par des courriels qu'ils détruisent après les avoir lus. Les lettres sont pourtant importantes pour bien comprendre la mentalité d'une époque», dit-il.

Et puis, il y a le web... Avec des sites Internet dont le contenu change à chaque cinq minutes, M.Berthiaume se demande à quelle fréquence il faudra les archiver. La question demeure entière.

BanQ se met, elle aussi, à l'heure du cyberespace. Son site www.banq.qc.ca reçoit plus de quatre millions de visites par année.

En comparaison, l'édifice de la Grande Bibliothèque à Montréal a reçu environ trois millions de visiteurs depuis son ouverture en 2005 et prête 9000 ouvrages par année.

«Les supports changent et les gens lisent autrement», constate M.Berthiaume. C'est pour cette raison, dit-il, que BanQ numérise de plus en plus sa collection et la rend accessible sur le web. C'est aussi une vitrine intéressante pour «piquer la curiosité des gens» et les inviter à venir consulter les documents originaux à leur centre d'archives régional, d'ajouter le président et directeur général de l'institution.

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