Google est le roi de Silicon Valley, et l'entente entre Yahoo! et Microsoft ne changera pas le visage de la Mecque de la technologie, estiment divers analystes.

En tout cas, pas tout de suite.

John Cook, rédacteur en chef du site d'information TechFlash.com, a signalé hier que l'avance de Google reste importante. «Google est en tête. Il détient 65% du marché de la recherche sur le Web. Ça montre à quel point l'entreprise est en avance dans le domaine.»

 

M. Cook ne voit pas de changements à court terme dans la présence de Microsoft à Silicon Valley. «C'est un contrat qui sera implanté au cours de la prochaine année. C'est très progressif. Je ne crois pas que Microsoft va faire une poussée en force dans la vallée.»

Microsoft, dont le siège social est situé à Redmond, dans l'État de Washington, veut offrir un meilleur produit à ses annonceurs, dit-il.

«Ils ont près d'un tiers du marché maintenant, c'est plus attirant. C'est sans doute un point critique, il est difficile d'ignorer Microsoft aujourd'hui.»

Hier, les analystes semblaient s'entendre sur le fait que la suprématie de Google est assurée pour un bon bout de temps. En entrevue avec le site Computerworld, l'analyste Karsten Weide a tenu à minimiser l'impact de l'annonce.

«Je ne crois pas que Google ait très peur de cette nouvelle entente. Plusieurs personnes ont dit que Google devrait être en état d'alerte, mais je ne crois pas que ce soit le cas. L'entente ne va pas changer le monde. Cela va rendre Microsoft et Yahoo! plus concurrentiels, mais ça ne détrônera pas Google.»

Cauchemar?

Henry Blodget, auteur du blogue The Silicon Valley Insider, croit quant à lui que l'entente n'égratignera pas la cuirasse de Google, pionnier dans le domaine des moteurs de recherche «intelligents».

«Ironiquement, cette entente sera sans doute avantageuse pour Google, dit-il. La compagnie va pouvoir souffler tranquille pendant des mois pendant que Microsoft et Yahoo! essaient d'intégrer leurs ressources et leurs technologies.»

Selon lui, l'entente entre les deux compagnies est attrayante sur papier. Mais la coopération entre Yahoo!, qui a son siège social à Silicon Valley, au sud de San Francisco, et Microsoft, située en banlieue de Seattle, risque d'être pénible pour les travailleurs des deux entreprises.

«Lorsqu'un client de Yahoo! sera mécontent de la technologie d'un site, est-ce que le service des ventes de Yahoo! va téléphoner au service de l'ingénierie de Microsoft pour porter plainte? Selon moi, il sera extrêmement compliqué de faire fonctionner ce partenariat. Je crois qu'un cauchemar s'annonce à l'horizon.»

La récession frappe le monde des technologies de plein fouet cette année. Or, c'est Microsoft qui semble être en moins bonne posture. L'entreprise a sabré près de 3 milliards de son budget en 2009 et fait 5000 mises à pied. Parallèlement, Google a surpris les analystes récemment en annonçant une hausse de 18% de ses profits.

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