Le procès de quatre dirigeants de Google accusés de complicité de diffamation et d'atteinte à la vie privée après la diffusion en Italie d'une vidéo montrant des brimades contre un adolescent handicapé reprendra fin septembre, ont annoncé mardi la défense et le parquet.

L'audience de mardi qui se tenait à huis clos au tribunal de Milan (nord) sur demande de la défense, a été écourtée en raison de l'absence pour maladie d'un interprète et le juge a fixé le prochain rendez-vous au 29 septembre, ont indiqué les avocats de la défense et les représentants du parquet à la sortie de l'audience.Cela retardera donc de plusieurs mois le verdict qui aurait pu être rendu en septembre, a souligné Alfredo Robledo, le substitut du procureur.

La défense voulait faire témoigner un ingénieur américain de Google et avait donc besoin pour cela d'un interprète.

Le président du conseil d'administration de Google Italie au moment des faits, David Drummond, un membre de ce conseil, George De Los Reyes, Peter Fleischer, responsable chargé de la protection de la vie privée et Arvind Desikan, responsable de projet vidéo, sont jugés dans ce procès mais étaient absents mardi.

Ils risquent au maximum jusqu'à trois ans de prison.

La vidéo diffusée en septembre 2006 et restée près de deux mois sur Google Video montrait un adolescent trisomique subissant des brimades de la part de quatre élèves de Turin (nord) et avait provoqué un scandale en Italie.

La victime a retiré sa plainte mais la ville de Milan s'est constituée partie civile ainsi que l'association de défense des trisomiques «Vividown».

Pour le parquet, les responsables du moteur de recherche avaient l'obligation juridique d'empêcher la diffusion de cette vidéo.

Google, qui craint que ce jugement puisse constituer un précédent, indique avoir retiré la vidéo dès que son existence lui a été signalée.

Pour le moteur de recherche, «amener ce cas devant la justice est totalement injustifié. C'est comme poursuivre des employés de la Poste pour des lettres de menaces postées». C'est «une attaque directe contre un internet libre et ouvert».