La crise financière a frappé de plein fouet la presse écrite encore sous le choc de la révolution numérique, ont souligné lundi éditeurs et journalistes réunis à Helsinki lors de l'assemblée générale de l'Institut International de la Presse (IPI).

Ces «deux tempêtes», la crise et le numérique, offrent cependant «l'occasion d'un réorganisation» des entreprises, a assuré Mikael Pentikäinen, président du groupe finlandais Sanoma News, principal groupe de presse d'Europe du Nord.

Internet est le plus grand bouleversement intervenu dans la presse depuis Gutenberg, dit-il. Avec la crise financière intervient une nouvelle donne qui «pose beaucoup de questions mais apporte peu de réponses».

Comment faut-il gérer les différents canaux de distribution: imprimer sur papier? transmettre en numérique? publier en gratuit? «Ce sont des questions clefs», reconnaît-il.

Jill Abramson, directrice de l'information du New York Times relève qu'une quarantaine de journaux ont fait faillite ces deux dernières années aux Etats-Unis.

Pour traverser cette crise, elle estime qu'il est «vital de maintenir un engagement en faveur de la qualité car l'appétit pour des informations de qualité est toujours là».

Les grandes agences de presse comme Reuters, AP et AFP ont acquis avec cette crise «une importance croissante pour les médias car les journaux réduisent de plus en plus leurs coûts, ont de moins en moins de correspondants», juge le président de Sanoma.

 «Leur rôle est vital», ajoute Jill Abramson, qui estime que les médias américains n'ont maintenant plus les moyens d'être présents en Irak. Le New York Times est l'un des rares journaux américains à avoir à Bagdad un bureau qui, dit-elle, «coûte des millions de dollars».

La crise a conduit certains médias traditionnels à se reconvertir sur le web.

Cette transformation s'est souvent soldée par des échecs, car ils ont voulu procéder par analogie avec la presse écrite, explique Jacob Weisberg, rédacteur en chef du goupe Slate qui édite six magazines on-line.

«Ce qu'ils produisent sur le web est une traduction du support imprimé», note-t-il.

Il estime que même un bon journaliste ne peut plus comme il y a encore deux ans se reconvertir dans le multimédia sans une formation car «cela demande maintenant trop de connaissances spécifiques».

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