Le PDG de Google Eric Schmidt a offert mardi ses conseils aux patrons de presse américains qui tentent de trouver un nouveau modèle commercial pour ce secteur en difficulté, les appelant à collaborer avec le géant américain de l'internet.

S'exprimant lors d'une rencontre de l'Association Américaine des Journaux à San Diego (Californie, ouest), M. Schmidt a loué le rôle que joue la presse dans une société démocratique et a insisté sur le fait que les journaux devaient considérer Google comme un partenaire et non comme un rival.Il a affirmé que Google, critiqué par certains journaux américains car il met des liens vers leurs sites sans partager les revenus publicitaires, se focalisait sur l'utilisateur et les a encouragés à faire de même.

«Si j'étais impliqué dans l'aspect numérique d'un journal, j'essayerais avant tout de comprendre ce que veut mon lecteur», a dit le PDG de Google.

«Ce sont en fin de compte des activités de consommation, et si vous mettez en rogne suffisamment (de lecteurs), vous n'en aurez plus», a-t-il ajouté. «Si vous les rendez heureux, vous en aurez plus rapidement. Nous essayons vraiment de penser de cette façon», a poursuivi M. Schmidt.

Selon lui, les journaux doivent améliorer leurs sites internet, qui «sont lents (...) plus lents que de lire un journal».

M. Schmidt s'exprimait au lendemain d'une annonce de l'agence de presse américaine AP indiquant qu'elle prévoyait des actions en justice à l'encontre des sites internet qui publient ses informations sans autorisation.

AP, une coopérative de plus de 1.400 journaux, n'a cité aucun site en particulier, mais de nombreux journaux américains ont critiqué ouvertement des agrégateurs comme Google news.

Rappelant qu'AP avait des accords de licence de plusieurs millions de dollars avec Google, M. Schmidt s'est dit «étonné de l'effervescence des médias dans les dernières 24 heures» et a dit espérer que ces accords se poursuivraient très longtemps.

Il s'est dit optimiste sur l'avenir de la presse, malgré une série récente de fermetures et de faillites aux Etats-Unis. Mais le patron de Google s'est en revanche montré très sceptique sur la possibilité que les lecteurs payent pour des informations en ligne à l'avenir, indiquant que «la grande majorité des gens allait opter uniquement pour le modèle gratuit».

«Vous serez forcés, que vous le vouliez ou non, à avoir un composant publicitaire important, ainsi qu'un système de micro-paiements et de paiement traditionnel», a-t-il indiqué.

«Nous devons prendre en compte ce que les utilisateurs veulent ensemble et en faisant cela, nous pouvons gagner gros», a-t-il ajouté.

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