Le nombre d'internautes québécois plafonne en 2008, et ces internautes délaissent les blogues, de même que les sites exclusivement dédiés au partage de photos et de vidéos. Assistons-nous au déclin du Web participatif, dans lequel tout le monde a quelque chose à dire ou à montrer à la planète entière?

C'est ce que laissent entrevoir les données du Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), publiées la semaine dernière dans l'étude NETendances (voir tableau ci-dessous). On y apprend aussi que le nombre d'internautes stagne pour la première fois en neuf ans. En 2007, 71,4 % de la population québécoise utilisait Internet, contre 71,7 % en 2008.

Philippe Le Roux, le président de l'agence Internet VDL2, soutient toutefois qu'il ne faut pas s'affoler. Le Web participatif est loin d'être mort. Il serait tout simplement en train de se transformer.

Au lieu de publier ses photos sur un site généraliste, par exemple, on privilégiera Facebook, où seuls nos amis peuvent les voir. Et au lieu de créer son propre blogue, on peut s'abonner à Twitter et faire du microblogage, en échangeant de courtes phrases ou des liens avec les gens que l'on choisit de suivre ou qui ont choisi de nous suivre. On devient plus sélectifs, quoi!

«C'est un grand défi de mesurer les tendances sur Internet parce qu'elles changent tout le temps. Alors, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes», dit M. Le Roux.

Oui, mais, il se peut aussi que ces statistiques montrent une tendance réelle qu'il faudra vérifier dans l'avenir. Il se peut que les gens se lassent un jour de nourrir la bête qu'est Internet avec leurs connaissances, leurs opinions ou leurs histoires personnelles. Par manque d'intérêt ou de temps. De temps surtout, si on se fie au rythme effréné de nos vies.