Des livres parlés numériques, aux preneurs de notes en passant par les afficheurs braille, les outils qui permettent aux handicapés visuels et auditifs de naviguer sur le web sont nombreux.

Avec la popularité grandissante de l'internet, notamment des sites de partages vidéo, les défis continuent de se multiplier pour les compagnies qui tentent de faciliter la vie aux non-voyants et aux sourds.Certains logiciels de revue d'écran doivent s'insérer dans l'ordinateur, mais d'autres sont directement intégrés au code HTML du site web. La compagnie HumanWare par exemple, a récemment optimisé son site web afin d'offrir davantage d'outils d'accessibilité, incluant un sélecteur de palettes de couleurs à contraste élevé, des raccourcis clavier d'accès rapide aux sections principales du site ainsi que des descriptions alternatives décrivant le contenu de chaque image.

«Les nombreux logiciels tentent de suivre et de s'adapter aux nouveautés du web, mais certains aspects sont encore inaccessibles aux aveugles et à ceux qui ont une basse vision, notamment les vidéos et animation flash», explique Nicolas Lagacé, porte-parole pour Human Ware Canada.

Le Réseau de recherche e-Inclusion travaille d'ailleurs depuis quatre ans pour développer des outils technologiques capables de traiter le contenu audiovisuel, au cinéma, à la télévision ou sur le Web.

Ces recherches, opérées en collaboration avec quatre universités au Québec et le Centre de recherche appliquée en technologies de l'information (CRIM) possèdent notamment comme objectif le développement d'un fureteur Web supportant la vidéodescription pour les aveugles et un outil collaboratif de type Wiki à l'intention de la communauté des sourds et malentendants pour sous-titrer le contenu vidéo sur l'internet.

Alors que le sous-titrage pour malentendant est de plus en plus développé, la vidéodescription est encore à ses premiers balbutiements. «Lorsqu'elle écoute un film, une personne aveugle peut entendre les dialogues mais manque plusieurs éléments de l'action qui sont souvent importants pour comprendre le déroulement. Nous avons donc rajouté une piste audio (voix de synthèse) qui sert à décrire ces évènements. Le problème, c'est que présentement, pour chaque heure de film, la vidéodescription représente entre 15 et 40 heures de travail. Nous devons développer des outils pour diminuer ce temps de travail», explique Jacques Ouellet, du CRIM.

Pour ce qui est du web, M. Ouellet, croit qu'il serait idéaliste de croire que des plateformes comme YouTube intégreront des logiciels de vidéodescription pour les handicapés. Il compte plutôt se servir de l'esprit communautaire du site de partage vidéo pour aider les malentendants et les non-voyants. «On souhaiterait se servir d'un logiciel de type Wiki, qui permettrait aux internautes de créer eux-mêmes les sous-titres sur une vidéo de YouTube», soutient M. Ouellet.

«La videodescription ou les logiciels de revue d'écran sont de plus en plus difficiles à adapter et l'évolution de l'internet représente un recul pour les gens avec une déficience sensorielle, puisqu'ils ne peuvent pas avoir accès à toute la richesse du web. Nous devons continuer de travailler pour trouver des moyens pour améliorer leur situation», conclu-t-il.

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