Raconter sa «vie de merde» (VDM) sur internet est un concept qui s'exporte bien: alors que le site viedemerde.fr lancé il y a 15 mois en France a trouvé son rythme de croisière, sa déclinaison en anglais connaît un démarrage en fanfare.

Sur le thème «ma vie c'est de la merde et je vous emmerde», l'exercice consiste pour les internautes à rédiger de brèves anecdotes (300 caractères maximum) sur les petits déboires de leur vie quotidienne.

Le site français est «stable, avec 400.000 visites quotidiennes et environ 220.000 visiteurs uniques par jour», a déclaré à l'AFP Guillaume Passaglia, 27 ans, cofondateur de «Vie de merde» avec Maxime Valette, 20 ans. Depuis son lancement, VDM, financé par la publicité, a publié 6.000 anecdotes. Un livre «Vie de merde» est paru chez Privé en octobre 2008.

Lancé fin janvier, la déclinaison du site en anglais F My life (fmylife.com) rencontre «un très gros succès» auprès des internautes américains, a déclaré M. Passaglia. Il a «recueilli en deux mois plus d'anecdotes que ne l'a fait le site français en un an», a-t-il ajouté.

«Nous avons 1,5 million de visites par jour sur le site FML, environ un million de visiteurs uniques», a affirmé M. Passaglia. Sur le réseau social Facebook, un groupe FML compte actuellement 832.000 fans. Un livre avec l'éditeur Random House est déjà dans les tuyaux.

«Le concept s'exporte bien. On va pouvoir l'adapter à plusieurs pays», a déclaré cet ingénieur en informatique, basé à Reims, qui entrevoit des versions en espagnol, en russe, en allemand.

Aux États-unis comme en France, les anecdotes tournent autour de la vie sentimentale, sexuelle ou le boulot. Les gens «ne parlent pas de la crise. Le but c'est de rire des petits malheurs du quotidien», déclare M. Passaglia.

VDM ne retient qu'une petite partie (entre 1% et 1,5%) des anecdotes que le site reçoit. Beaucoup ne sont pas jugées intéressantes. Ce sont les internautes eux-mêmes qui font le premier tri. «On ne veut pas entendre parler des gros malheurs, des morts, des accidents», indique le jeune homme.

Le site en français reçoit 1.000 anecdotes par jour et en retient dix à quinze. Le site en anglais recueille «10.000 anecdotes par jour et en publie une trentaine par jour», affirme-t-il.