Les Etats-Unis ont du mal à remonter de manière rapide et fiable à la source des cyberattaques, alors que des pays rivaux ou des groupes extrémistes pourraient vouloir se lancer dans une guerre virtuelle, a averti mardi le patron du renseignement américain.

«Cela prend souvent des semaines, parfois même des mois pour enquêter» à la suite d'une cyberattaque, a expliqué Dennis Blair, «et même après de très longues enquêtes on n'est pas tout à fait sûr» de l'identité des auteurs d'une attaque.

La Chine, la Russie et d'autres pays pourraient déjà se poser en ennemis des Etats-Unis dans le cyberespace, et à l'avenir, des terroristes pourraient recruter plus facilement des pirates informatiques capables de s'en prendre à des réseaux clés, a dit M. Blair devant la commission des Armées du Sénat.

«Les terroristes s'intéressent aux armes informatiques exactement comme ils s'intéressent à toutes les autres sortes d'armes qu'ils peuvent utiliser contre nous», et ils visent principalement les systèmes de haute technologie cruciaux pour l'économie américaine, a-t-il dit.

«Pour l'instant, nous pensons que leurs capacités ne sont pas à la hauteur de leurs ambitions dans ce domaine, bien qu'il nous faille y travailler sans cesse car (...) les terroristes peuvent trouver des pirates informatiques prêts à travailler pour eux».

«C'est un sujet de préoccupation, mais pour l'instant je pense que leur capacité d'action est peu élevée et de plus, je pense qu'ils cherchent plus à faire des attentats spectaculaires qui tuent des gens au vu et au su de tout le monde», a-t-il ajouté.

Washington essaie «absolument» d'améliorer le processus, pour l'instant «très lent et laborieux», permettant d'identifier les auteurs de cyberattaques, a promis M. Blair, auditionné dans le cadre d'une enquête de la commission sur les menaces globales contre les intérêts américains.