Il reste encore 300 000 foyers, ou 10% de la population québécoise, qui n'ont pas accès à un service internet haute vitesse (IHV). Pour étendre la couverture vers ces régions, le gouvernement vient de créer le programme Communautés rurales branchées, qui dispose d'une enveloppe de 24 millions de dollars.

La vice-première ministre et ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation des territoires, Nathalie Normandeau, en a fait l'annonce hier. Elle espère qu'avec ce nouvel effort, le service rejoindra 95% de la population d'ici 2015, et que le Québec se classe parmi les provinces les mieux desservies.

Pour l'instant, avec un service offert à 90% de sa population, le Québec est légèrement en deçà de la moyenne canadienne de 93%, mais on fait remarquer que la population québécoise est plus dispersée sur un vaste territoire que la plupart des autres provinces.

Par ailleurs, tout le monde n'utilise pas la haute vitesse même lorsque l'accès existe. En effet, à peu près 60% des ménages en font le choix. La ministre Normandeau a cependant rappelé que l'internet haute vitesse est devenu un moteur économique qui aide à créer des emplois et à garder les emplois en région.

«C'est particulièrement important pour les producteurs agricoles, pour suivre quotidiennement les Bourses de marchés comme les grains, et pour l'éducation, puisque les jeunes se servent plus de l'internet que des livres pour leurs recherches.»

On estime qu'environ 300 communautés rurales n'ont pas accès à un service haute vitesse. Avec le nouveau programme, des MRC, des conseils de bande ou des organismes à but non lucratif pourront présenter des projets et recevoir une aide qui peut atteindre au maximum 1,5 million par projet.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a quant à elle salué l'annonce d'hier.

«L'internet haute vitesse étant devenu un service pratiquement aussi essentiel que l'électricité, il était plus qu'urgent d'offrir un soutien financier aux municipalités», a commenté le président de la FQM, Bernard Généreux.

Mais les 24 millions ne suffiront pas à brancher tous les clients privés d'accès à haute vitesse. C'est pourquoi la FQM réitère sa demande pour que le Québec se dote d'un plan numérique, à l'instar de la France et de nombreux pays de l'OCDE, et qu'il soit inclus dans le prochain budget de la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.

Enfin, le dernier budget fédéral prévoit 225 millions pour le branchement des communautés à l'internet haute vitesse. Mme Normandeau a indiqué que des discussions sont en cours avec Ottawa pour arrimer les deux programmes.