Il n'y a plus de limite au nombre d'amitiés qu'on peut cultiver, sur le site de socialisation Facebook, qui a annoncé mercredi la fin du plafonnement du nombre d'«amis» des utilisateurs, ce qui facilitera l'affichage d'informations destinées à un large public.

Chacun pourra désormais avoir plus de 5.000 «amis» sur Facebook, ce qui revient de fait à permettre à des célébrités de s'adresser directement à un nombre illimité de fans sur le site internet.Le président américain Barack Obama, son homologue français Nicolas Sarkozy et le groupe de rock U2 sont au nombre de ceux qui devraient bénéficier de cette facilité dès mercredi prochain, lorsque sera remaniée une nouvelle fois la page d'accueil du site.

«Bono, le New York Times, des personnalités publiques et d'autres encore ont des messages et une voix qu'ils veulent faire entendre», a justifié le fondateur du site Mark Zuckerberg, faisant état d'un «changement philosophique» lors d'une présentation au siège de sa société à Palo Alto (Californie, ouest).

Cette nouvelle possibilité pourrait aussi constituer une source de revenus pour Facebook, ainsi bien placé pour offrir une plate-forme internet à ceux qui veulent promouvoir une marque ou un message.

Gagner de l'argent est un des principaux défis pour Facebook, qui, contrairement à d'autres géants d'internet comme Yahoo! ou Google, n'a pas encore trouvé comment transformer en argent sa formidable audience.

Microsoft a pris une participation de 1,6% dans la société en 2007 pour 240 millions de dollars, valorisant sur le papier l'entreprise à 15 milliards, mais les estimations d'aujourd'hui sont bien plus basses.

Les quelque 175 millions d'utilisateurs revendiqués par Facebook pouvaient apercevoir dès mercredi la nouvelle formule du site, lancée six mois après un précédent remaniement qui a désorienté nombre d'habitués.

Il s'agit notamment de mieux filtrer les informations d'«amis» dont on ne souhaite pas suivre les moindres faits et gestes: «vous pouvez décider de ne plus recevoir les actualités de vos amis de lycée à qui vous parlez rarement, ou vous pouvez ne voir que les actualités des membres de votre famille», a expliqué M. Zuckerberg.

«Et puis maintenant, si vous le voulez, vous pouvez lire ce que fait le président Obama sur la même page que votre meilleur ami» - et même réagir en postant un commentaire sur son «mur».

«Ce ne sera pas la dernière fois qu'on changera. Tant que le nombre de gens qui partagent leurs informations augmente, nous savons que nous avançons dans la bonne direction», a expliqué M. Zuckerberg.

Facebook estime pouvoir atteindre les 200 millions d'utilisateurs d'ici à la fin de l'année.

Une chose au moins ne change pas: les utilisateurs peuvent toujours limiter à leurs amis l'accès à leurs photos, leurs contacts et leurs pensées du jour.

«Ces cinq dernières années, nous avons évolué pour rendre le partage d'informations plus efficace et pour donner plus de contrôle aux gens», a dit M. Zuckerberg.

«Cette année, nous allons continuer à rendre le flux d'informations encore plus rapide et plus personnalisé», a-t-il ajouté en affichant son admiration pour le site de micro-blogs Twitter et pour son rival MySpace.