Le président du groupement des éditeurs en ligne (Geste) Philippe Janet a estimé mardi que Google était devenu «trop puissant» et constituait une «gêne» sur le marché publicitaire, pour les éditeurs de presse en ligne.

Interrogé par l'AFP sur la décision de Google d'introduire aux Etats-Unis des publicités dans les résultats de son moteur de recherche d'informations Google News, Philippe Janet a souhaité donner l'alerte «sur cette puissance phénoménale de Google, à la fois le plus gros apporteur d'audience et la plus grosse régie publicitaire du monde».

«Nous considérons que Google est devenu trop puissant et gêne énormément le marché», a-t-il ajouté.

Selon lui, «l'omnipuissance de Google est telle que nous sommes un peu condamnés à accepter ce que Google exige», a-t-il dit. «Google n'a pas besoin de ces revenus publicitaires là».

Il a évoqué «un risque de perte de revenus publicitaires» si Google décide d'étendre à la France son expérience américaine. «Le risque pour nous, c'est que les annonceurs s'arrêtent aux pages de Google sans aller jusqu'à nos sites».

Philippe Janet, également PDG du Monde Interactif, le site d'information du quotidien Le Monde, a souligné que cette position était aussi celle du quotidien.

Dans un éditorial publié dans l'édition datée du mercredi 4 mars, intitulé «Google vorace», Le Monde souligne que le moteur de recherche «avale désormais une part considérable des revenus publicitaires en ligne».

«Derrière la bienveillance affichée, le moteur de recherche américain impose chaque jour davantage ses conditions, sans prévenir les intéressés et sans se préoccuper de la valeur des informations auxquelles il donne accès. Cela s'appelle un abus de position dominante. Les éditeurs doivent le dénoncer sans réserve», écrit le quotidien.