Les couloirs du Capitole, le siège du parlement américain à Washington, résonnent des bruits du phénomène Twitter, un nouveau mode de communication entre les parlementaires, leurs électeurs et la presse.

Les sénateurs et membres de la Chambre des représentants, ou bien leurs conseillers, tapent des dizaines de micro-messages (pas plus de 140 caractères) ou envoient des liens internet depuis leurs téléphones portables ou bien leurs ordinateurs.Les «gazouillis» (Twitter) proviennent des bureaux, des réunions de commissions et même des séances des deux chambres.

Avec ce nouveau moyen d'expression, la sénatrice démocrate du Missouri (centre) Claire McCaskill, utilisatrice fervente, a toutefois eu des ennuis... avec sa mère.

Mme McCaskill s'est excusée, sur Twitter, auprès de sa mère pour avoir envoyé un message depuis la Chambre des représentants mardi soir où elle écoutait le discours du président Barack Obama.

«Ok, ok. Maman est en colère car j'ai été impolie lors du discours du président en twittant. Pour la bonne forme, j'ai twitté avant, au tout début, et après le discours. Je voulais écouter», a-t-elle écrit.

Mme McCaskill qui a écrit plus de 250 messages depuis janvier est l'une des parlementaires américaines les plus prolifiques sur Twitter. Sur son compte elle possède 11.500 «suiveurs» ou personnes recevant ses messages ou «updates» (mises à jour). La sénatrice du Missouri est la deuxième parlementaire la plus suivie au Congrès.

«Ce qui est bien c'est de pouvoir parler directement aux habitants du Missouri de ma journée sans le filtre des journalistes», dit-elle, sur Twitter, pour expliquer son engouement pour ce service.

Un site internet, tweetcongress.org, établit une trace des membres du parlement qui ont utilisé Twitter.

Le sénateur de l'Arizona, John McCain, ancien candidat républicain à la présidentielle 2008, est celui qui possède le plus de «suiveurs» soit plus de 111 000 accumulés essentiellement pendant et après la campagne.

A 72 ans, M. McCain, est un «Twitterer» peu fréquent et reconnaît être assisté par ses collaborateurs. «Oui! Je Twitte sur mon Blackberry mais pas sans un peu d'aide», a-t-il écrit dans un message récent.

Les sujets sur lesquels il s'exprime à travers Twitter vont des blessures des joueurs de l'équipe de basket de Phoenix dans son fief de l'Arizona, à ses inquiétudes sur les dépenses engagées dans le plan de relance économique du président Barack Obama.

«650 000 dollars pour la gestion des castors en Caroline du Nord et dans le Mississippi. Comment est-ce qu'on gère les castors?», écrit-il.

A la Chambre, le représentant républicain du Texas John Culberson est l'un des plus passionnés par ce phénomène. Il serait le premier membre de la Chambre à avoir adopté Twitter il y a près d'un an.

«D'autres pourraient l'avoir utilisé avant moi, mais je ne suis pas au courant», a-t-il dit à l'AFP. «A ma connaissance, je suis le premier membre du Congrès à l'avoir adopté et utilisé».

Selon le parlementaire texan, Twitter «ouvre la porte à une vraie révolution qui va transformer notre gouvernement». «Ces nouvelles technologies donnent aux gens une chance de reprendre le contrôle des affaires publiques en montrant comment nos lois sont faites», a-t-il dit.

De son côté, la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi diffuse sur son compte Twitter essentiellement des liens vers les communiqués de son service de presse.

Twitter est utilisé à ce jour par plus de six millions de personnes.