Le producteur et réalisateur Luc Besson appelle à sanctionner l'ensemble de la chaîne économique du piratage sur internet, accusant de «grandes entreprises françaises» d'en retirer des intérêts financiers, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de samedi-dimanche.

Le réalisateur salue les avancées du projet de loi sur le piratage, qui doit être examiné début mars à l'Assemblée nationale et instaure une riposte graduée envers les internautes. Il juge toutefois que ces derniers «ne sont pas les seuls responsables».

Le visionnage «gratuit et illicite» de contenus cinématographiques s'effectue sur des sites de téléchargement et de streaming, qui payent des «loyers numériques» à des hébergeurs et sont financés grâce à des contrats avec des régies publicitaires «qui se chargent de commercialiser leurs espaces auprès de grands annonceurs», explique M. Besson.

«Une économie du piratage se développe sur la Toile en toute impunité», s'insurge le réalisateur. Selon lui, «de grandes entreprises françaises sont impliquées à tous les niveaux de la chaîne de valeur et tirent un intérêt financier d'une activité illégale».

«Elles sont complices d'un délit, donc coupables, et doivent, dans un Etat de droit comme le nôtre, être condamnées et sanctionnées», juge-t-il.