Un internaute français qui avait aidé au suicide une adolescente de 16 ans rencontrée sur un forum de discussion a été condamné lundi en France à un an de prison ferme pour «omission de porter secours à une personne en danger».

Le jeune homme, Joël, âgé de 23 ans au moment des faits à l'été 2005, a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis par le tribunal correctionnel de Guingamp. Il a été en revanche relaxé pour le chef d'accusation de «provocation au suicide», comme le réclamait son avocat.

Joël, un stagiaire expert comptable, avait expliqué très calmement fin septembre à la barre l'empathie qu'il avait éprouvée à l'été 2005 pour cette adolescente aux pulsions suicidaires, au point de l'aider à passer à l'acte.

«Je voulais créer un lien avec elle. J'avais un sentiment fort envers cette personne», a-t-il témoigné, en affirmant qu'il ne pensait pas qu'elle réussirait à obtenir les médicaments mortels.

Le jeune homme se remettait d'une dépression durant laquelle il avait lui-même envisagé de se tuer.

Au cours d'une liaison par courriels et SMS de quatre semaines, Joël avait conseillé à Florence d'utiliser de la morphine. Il lui avait expliqué les doses à ingérer, comment falsifier des ordonnances.

Alors qu'il connaissait la date prévue du suicide, il n'avait à aucun moment donné l'alerte ni rien entrepris pour tenter de la sauver.

«J'ai pas envie que tu partes et pourtant c'est moi qui te donne les clefs pour t'en aller», avait-il écrit à Florence peu avant sa mort.

Le corps de la jeune fille, domiciliée à Lannion, avait été retrouvé sans vie le 5 septembre 2005 dans une forêt du Finistère et l'enquête avait conclu au suicide par médicaments.

En inspectant son ordinateur, les parents avaient découvert trop tard la correspondance fournie de leur fille avec Joël.

Lundi, il n'a pas fait le déplacement pour entendre sa condamnation.

«Un an de prison ferme, c'est lourd», a réagi son avocat, Me Henry Graïc, qui avait décrit, à l'audience, la démarche de Joël comme «un conseil imbécile d'un garçon immature». Joël encourait cinq ans d'emprisonnement.