La blogosphère belge et le ministre de la défense, Pieter De Crem, étaient à couteaux tirés vendredi, les internautes reprochant au ministre d'avoir dénoncé au Parlement le «danger des blogues» après avoir été épinglé par la serveuse belge d'un bar de New York.

L'affaire est partie du compte-rendu - publié le 18 novembre sur sa page personnelle par la jeune femme, Nathalie Lubbe Bakker - d'une visite effectuée par le ministre et ses conseillers au «B Café», un bar belge à New York dans lequel elle travaillait.

La jeune Belge, flamande comme le ministre de la Défense, se disait scandalisée par le comportement de Pieter De Crem lors de cette soirée, affirmant qu'il avait entonné des chansons paillardes et voulu se servir lui-même derrière le comptoir.

Elle ajoutait qu'un conseiller ministériel lui avait avoué que la visite au siège de l'ONU à New York était loin d'être essentielle, mais qu'elle avait été maintenue «parce qu'il ne se passait rien à Bruxelles».

Deux jours plus tard, dans un nouveau billet, Nathalie Lubbe Bakker expliquait avoir été licenciée après qu'un collaborateur du ministre eut passé un coup de téléphone à son employeur.

L'affaire est remontée jusqu'au Parlement, où plusieurs députés ont interrogé jeudi le ministre sur sa soirée new-yorkaise.

Pieter De Crem a parlé d'un «non-évènement», mais il a reconnu, après l'avoir nié, qu'un membre de son cabinet avait bel et bien téléphoné au patron du bar.

Devant les députés, le ministre s'est aussi lancé dans une tirade contre les «dangers» des blogues. «Tout le monde ici est une victime potentielle de ce genre de chose. Nous devons y réfléchir», a dit le ministre, qui a demandé à ses services juridiques d'étudier le moyen de défendre son honneur dans cette affaire.

«Sa sortie au Parlement sur le danger du phénomène des blogues démontre à quel point la génération politique actuelle ne prend pas la pleine mesure du monde et de la complexité à laquelle elle est confrontée», estime le blogueur belge Denis Balencourt.

D'autres blogues ont réagi en publiant des documents montrant le ministre plus ou moins à son avantage, cannette de bière aux lèvres ou vantant les mérites de l'omelette.