La bibliothèque en ligne Europeana, réaction de l'UE au projet de numérisation de livres de l'américain Google, a été lancée jeudi avec plus de deux millions d'oeuvres accessibles en ligne.

Elle comprend des oeuvres littéraires majeures comme «La Divine Comédie» de Dante, des reproductions de peintures comme «La jeune fille à la perle» de Vermeer, des documents historiques comme la «Magna Carta» britannique, des enregistrements ou des manuscrits de Beethoven ou Mozart, ou encore des images de la chute du mur de Berlin.

La France a fourni la moitié des premiers contenus, mais Europeana a vocation à refléter l'ensemble de la culture européenne.

L'objectif, d'ici à 2010, est de permettre l'accès, via le portail www.europeana.eu, à une version numérisée d'au moins 10 millions de livres, manuscrits, peintures, cartes, photos, documents audiovisuels...

Le projet Europeana avait été lancé suite au démarrage par Google d'un gigantesque programme de numérisation de livres, avec 7 millions d'ouvrages numérisés depuis fin 2004.

Europeana «n'est pas une concurrence à Google», assure toutefois Jill Cousins, une responsable de la fondation qui gère Europeana. «C'est complémentaire à Google, cela vous donne accès à un large éventail d'oeuvres authentiques» fourni par des institutions culturelles européennes.

Europeana «ne rivalise pas avec les moteurs de recherche commerciaux», insiste un expert de la Commission européenne sur les contenus numériques, Horst Forster.

«Nous aimerions avoir du soutien financier aussi de la part du secteur privé», a-t-il dit, tout en reconnaissant n'avoir pas encore fait de demande concrète en ce sens.

Car la numérisation coûte cher: autour de 350 millions d'euros pour atteindre l'objectif de 10 millions d'oeuvres en 2010, selon lui.

Google dit pour sa part vouloir «collaborer» avec Europeana.

«Des projets de numérisation comme Europeana sont un signal fort montrant que les auteurs, les éditeurs, les bibliothèques et les entreprises de technologie peuvent travailler ensemble pour démocratiser l'accès à la connaissance collective mondiale», a-t-il commenté sur son blogue.