Les parieurs jouant sur les marchés de pronostics en ligne, misent sur une large victoire du candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama, selon des données recueillies mardi sur un des principaux sites de paris en ligne dont la fiabilité égale, sinon dépasse selon certains experts, les sondages.

Selon le site irlandais Intrade, pionnier dans les paris en ligne en tout genre, une majorité de parieurs estiment que M. Obama remportera tous les États gagnés par John Kerry en 2004 plus des États clefs comme la Virginie, l'Ohio, la Floride, le Colorado, le Nevada, l'Iowa, le Nouveau-Mexique et le Missouri.Selon les pronostics des parieurs, M. Obama pourrait ainsi obtenir 364 grands électeurs du Collège électoral. Il en faut au moins 270 pour devenir président des Etats-Unis.

Le mécanisme des marchés à terme est simple: si l'on pense qu'un candidat va l'emporter, on achète le contrat. Si on estime qu'il va perdre, on le vend. L'équilibre entre l'offre et la demande établit le «prix».

Mardi, à 20H00 GMT, le contrat «Obama gagne la présidentielle» valait 78 (soit 7,8 dollars). Autrement dit, les parieurs estiment que cet événement a 78% de chance de se produire.

Le contrat «McCain gagne la présidentielle» était coté à 22,3.

Les avis sont partagés sur la fiabilité de ces paris en ligne. Mais des experts estiment, compte tenu des résultats antérieurs, que ces anticipations sont aussi bonnes que les sondages, voire meilleures.

En 2004, George W. Bush a gagné tous les États où les parieurs d'Intrade avaient prédit son succès. Même anticipation pour les États qu'il a perdus. Lors des législatives de 2006, les parieurs sur Intrade avaient parié avec succès que les républicains n'auraient plus la majorité au Sénat alors qu'aucun expert politique ne s'aventurait à le prévoir.

Selon certains experts comme James Surowiecki, chroniqueur économique du New Yorker et auteur d'un ouvrage de référence sur les paris en ligne: «The Wisdom of Crowds» (La sagesse des foules), ces paris sont plus fiables que de nombreux sondages car, en jouant son propre argent, l'investisseur prend un engagement plus fort qu'une simple déclaration à un institut de sondages.