L'étude de milliards de messages instantanés sur internet semble valider la théorie selon laquelle il existerait «six degrés de séparation» entre tous les individus, a indiqué l'un des chercheurs à l'AFP.

L'équipe de recherche, travaillant pour le géant de l'informatique Microsoft, a étudié 30 milliards de messages instantanés envoyés par 240 millions de personnes en juin 2006, et a établi qu'en moyenne, deux personnes peuvent être reliées en 6,6 étapes.

«Nous avons réussi à mettre le doigt sur le pouls social de la connectivité entre les individus à l'échelle planétaire, et nous avons confirmé que le monde est tout petit», a déclaré lundi à l'AFP Eric Horvitz, qui a codirigé ces travaux avec Jure Leskovec.

«À notre connaissance, c'est la première fois qu'un réseau social à l'échelle planétaire a pu valider la découverte bien connue des six degrés de séparation», a-t-il noté.

Cette théorie postule que n'importe quel individu peut être relié à n'importe quel autre par une chaîne de relations individuelles de six personnes.

Elle s'appuie sur les travaux de Stanley Milgram et Jeffrey Travers, qui avaient demandé en 1969 à 300 personnes vivant dans le Nebraska (centre des Etats-Unis) de faire parvenir une lettre à quelqu'un à Boston (Massachusetts, nord-est) par l'intermédiaire de connaissances. Un ami représentait un degré de séparation, l'ami d'un ami deux degrés, etc... Les lettres parvenues à leur destinataire avaient franchi en moyenne 6,2 degrés de séparation.

La théorie des six degrés n'a jamais été considérée comme scientifiquement valable, mais a inspiré une pièce de théâtre, un film, un jeu et donné son nom à une organisation caritative.

Les chercheurs ont précisé que leurs travaux avaient respecté la confidentialité des messages et l'anonymat des individus.