Francesca Salcido a rencontré 300 hommes en 24 heures, sans le moindre effort. Elle a fait la connaissance de potentiels soupirants sur SpeedDate.com, un site internet américain qui prétend qu'il ne faut pas plus de 90 secondes pour trouver l'âme soeur.

«On a beau utiliser les webcams et autres technologies de l'internet, on est toujours à la recherche de cette alchimie. Et si elle n'est pas là, on passe simplement à la personne suivante», explique à l'AFP le cofondateur de SpeedDate, Dan Abelon.

Le site applique les dernières technologies de l'internet au «speed dating», un phénomène fulgurant destiné à trouver rapidement un partenaire amoureux, qui a démarré il y a une dizaine d'années avec des hommes et des femmes qui passaient de table en table, au rythme du gong, à la recherche du grand amour.

«Si les gens décident qu'ils n'aiment pas quelqu'un, cela prend habituellement 30 secondes», explique Stephen Stokols, directeur général de WooMe.com, un site rival de SpeedDate.

«Si vous rencontrez quelqu'un que vous aimez, trois minutes sont suffisantes. Si vous ne l'aimez pas, 30 secondes c'est trop long», ajoute-t-il.

Sur WooMe, comme sur SpeedDate, des minuteries automatiques interrompent les discussions en ligne sous l'oeil de la vidéo après 90 secondes à trois minutes. Ceux qui ont senti le début possible d'une romance n'auront qu'à se reconnecter plus tard pour raviver la flamme.

La formule diffère nettement de la plupart des sites de rencontres sur internet, qui exigent des utilisateurs qu'ils détaillent leur vie et leurs sources d'intérêt dans des profils complexes ou de longs questionnaires.

Les aspirants à l'amour échangent alors des courriers électroniques avec les personnes correspondant à leurs profils, avant de décider ou non de les rencontrer.

«Chez nous, c'est plus comme dans la vraie vie», explique le cofondateur de SpeedDate. «Si vous voyez quelqu'un qui vous plaît dans la vraie vie, vous ne l'abordez pas avec votre CV pour le comparer au sien. Vous parlez simplement».

Mais au lieu de s'asseoir dans un café, les couples en devenir se rencontrent en utilisant des webcams et des micros sur les sites de «speed dating».

«C'était un peu dingue, j'ai voulu me mettre dans cette situation», a déclaré à l'AFP Francesca Salcido, candidate aux rencontres rapides sur internet.

«Ma mère m'avait dit "plus tu déposes ton CV, plus tu as de chance de décrocher un boulot". Je me suis dis que c'était la même chose avec les rencontres».

Quand le site SpeedDate a ouvert il y a un an, il a abrité mille rencontres la première nuit. Maintenant, entre 100 000 et 120 000 rencontres virtuelles s'y tiennent par jour, à travers près de 200 pays.

WooMe rapporte de son côté 1000 à 4000 utilisateurs en ligne au même moment, quel que soit le moment de la journée.

Pour son directeur général, les utilisateurs de SpeeDate cherchent à trouver le grand amour, tandis que ceux de WooMe, plus réalistes, sont en quête d'amis.

«8 à 10% de nos utilisateurs sont allés sur les vrais sites de rencontres», explique M. Stokols. «Chez nous, on rencontre plus de nouveaux amis, pas nécessairement de nouveaux amoureux».

Dans cet esprit, WooMe a envoyé deux de ses internautes sur les routes américaines pour rencontrer en chair et en os un millier de leurs nouveaux amis rencontrés sur le site. Leurs aventures sont immortalisées en texte et en images sur WooAroundAmerica.com.

«Les histoires de rencontres sont agréables à entendre, nous en avons plein», poursuit M. Stokols. «Ce qui m'intéresse ce sont les histoires uniques à notre plate-forme, qui est devenue pour les gens une nouvelle manière d'élargir leur réseau social».