La Chine a fait marche arrière vendredi en levant partiellement la censure sur internet, pour les médias et au-delà sur le réseau chinois, semblant vouloir calmer l'opinion mondiale à une semaine des jeux Olympiques.

Un journaliste de l'AFP a pu constater que les sites d'Amnesty International, de Reporters sans frontières ou de la BBC en chinois étaient accessibles, dans le principal centre de presse des JO à Pékin mais aussi sur des ordinateurs de particuliers en Chine.En revanche, les sites de dissidents, de groupes pro-tibétains ou toute page web ayant trait au mouvement spirituel Falungong, interdit en Chine, ou encore à la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, ne pouvaient être consultés.

Amnesty et RSF se sont réjouies que leurs sites soient désormais accessibles à des Chinois ordinaires.

Les journalistes arrivés à Pékin cette semaine pour couvrir les JO avaient eu la désagréable surprise de constater qu'un certain nombre de sites, jugés sensibles par les autorités chinoises, n'étaient pas accessibles depuis le principal centre de presse, contrairement aux assurances du Comité international olympique (CIO).

Les autorités, après avoir assuré qu'elles ne reviendraient pas sur cette censure et estimant que l'accès à internet des journalistes érangers était «suffisant», semblent avoir assoupli leur position.

«C'est une bonne chose», a réagi la porte-parole du Comité international olympique (CIO), Giselle Davies.

Cette polémique avait plongé le CIO dans l'embarras, son président Jacques Rogge ayant promis à la mi-juillet que la presse étrangère pourrait travailler librement et qu'il n'y aurait «pas de censure sur internet».

Dans un communiqué, le CIO a affirmé avoir pressé le comité d'organisation des JO et les autorités chinoises d'élargir l'accès à internet: «La question a été placée sur la table et le CIO a demandé que l'hôte des Jeux olympiques y réponde».

Mais le porte-parole du comité d'organisation, Sun Weide, tout en promettant de nouveau un accès «suffisant et acceptable» à la presse accréditée, n'a pas précisé si d'autres sites seraient rendus accessibles.

«Certains sites sont bloqués, pour respecter la loi chinoise, mais je n'ai pas d'autres informations sur quels sites sont concernés», a-t-il indiqué. «L'accès à internet en Chine est suffisant et ouvert. Je pense que c'est aussi ouvert que dans n'importe quel autre pays du monde».

Vendredi, le président chinois Hu Jintao a souhaité une couverture médiatique «objective» des Jeux, appelant les journalistes à se conformer au droit chinois.

«Nous continuerons à fournir des moyens pour que les journalistes étrangers puissent travailler», a indiqué le président. «Nous espérons aussi que la presse étrangère se conformera aux lois et règlements chinois (...) et qu'elle fournira des informations objectives sur ce qui se passera ici», a-t-il ajouté.