L'équipe de cybercriminalité de la Sûreté du Québec (SQ) est tellement occupée que même si elle possédait un logiciel permettant de repérer le contenu pédophile sur le web, elle n'aurait pas le temps de l'analyser.

«On reçoit tellement de plaintes qu'on n'a pas besoin de surveiller le Net», affirme le sergent Michel Brunet, de la SQ.

La majorité des signalements proviennent de parents inquiets. «On reçoit aussi des demandes qui viennent de services de police de l'étranger, par exemple lorsqu'ils ont repéré des suspects originaires du Québec», ajoute M. Brunet.

Depuis 2002, le Service pancanadien de signalement d'enfants exploités sexuellement sur l'internet a reçu près de 25 000 plaintes. Des analystes étudient d'abord les informations puis évaluent l'urgence des situations. Ainsi, 1649 plaintes ont été acheminées aux divers services policiers du pays, dont 333 à la SQ, et 7549 autres plaintes ont été envoyées vers d'autres pays. Plusieurs signalements font encore l'objet d'enquêtes et 38 ont mené à des arrestations.

«Les enquêtes sont souvent longues et compliquées. Les cyberprédateurs prennent, dans bien des cas, toutes les précautions possibles pour ne pas se faire attraper. Ils savent couvrir leurs traces et ça complique le travail des policiers», explique René Morin, porte-parole de l'organisation.

M. Morin rappelle aux parents de toujours garder un oeil sur leurs enfants lorsqu'ils naviguent sur l'internet. «Les parents ne laisseraient pas leurs enfants seuls dans un espace public, alors pourquoi les laisser seuls sur le web?»