Le Danemark, la Finlande et la Norvège ont exprimé cette semaine leur inquiétude concernant une loi adoptée par leur voisin suédois qui autorise la surveillance de toutes les communications passant par la Suède.

Cette nouvelle loi très controversée votée le mois dernier à une faible majorité et qui prendra effet au 1er janvier 2009, autorise l'Agence d'écoutes militaires (FRA), un organisme civil malgré son nom, à intercepter tous les courriels et appels téléphoniques passant par la Suède.

La Suède est l'une des plaques tournantes des communications Internet en Europe, transmettant les échanges électroniques d'autres pays à travers ses câbles.

L'opérateur suédo-finlandais TeliaSonera a déplacé tous ses serveurs de Suède en Finlande en avril, «beaucoup de clients finlandais de Sonera et les autorités finlandaises ayant exprimé leur inquiétude», a expliqué cette semaine à l'AFP Ahti Martikainen, porte-parole de TeliaSonera Finlande.

Au Danemark, une association de lutte pour les droits des citoyens, TI-Politisk Forening a demandé «la fin de la surveillance par la Suède du trafic internet mondial» et un parti d'opposition de gauche a demandé au Premier ministre danois de soulever la question avec le gouvernement suédois, ce qu'il a jusque-là refusé.

En Norvège, le gouvernement a demandé jeudi à l'Agence téléphonique nationale d'étudier l'impact de la loi suédoise sur les intérêts norvégiens.

«C'est une priorité absolue», a indiqué vendredi à l'AFP Elisabeth Soerboee Aarsaether, porte-parole des Postes et Télécommunications nationales.

En Suède, les critiques agitent le spectre d'un Etat «Big Brother».

Plusieurs experts suédois des services de renseignements interviewés par les médias suédois ont indiqué que les critiques de la loi sont injustifiées, assurant que d'autres pays utilisent des systèmes de surveillance similaires sans le révéler publiquement.