L'ICANN, organisme américain chargé de gérer les noms de domaine comme le «.com», se réunira du 22 au 26 juin à Paris pour discuter notamment de son «internationalisation», souhaitée par de nombreux pays.

La compétence de l'ICANN, créé en 1998, est mondiale et ses décisions s'imposent à tous les États, alors même que cette organisation est de droit californien et qu'elle est liée par contrat au département américain du Commerce.

Depuis 1998 la «transition» de l'ICANN au secteur privé est évoquée, ce qui signifierait un retrait de la «tutelle» des autorités américaines, a expliqué mardi Mathieu Weill, directeur général de l'AFNIC (Association française pour le nommage internet en coopération), lors d'un point presse.

Selon lui, de nombreux pays réclament une plus grande «internationalisation» de cet organisme. L'Europe l'appelle de ses voeux sans remettre pour autant en cause les organisations existantes. En revanche, la Chine et le Brésil seraient favorables à un transfert vers les Nations-Unies. Le Congrès américain est quant à lui très opposé à toute évolution, considérant l'internet comme un enjeu stratégique, a ajouté M. Weill.

L'ICANN cherche à donner des gages d'internationalisation en ouvrant son conseil d'administration ou en cherchant à s'implanter ailleurs qu'en Californie.

Plusieurs autres dossiers seront débattus lors de cette réunion. L'ICANN prévoit à horizon 2010 la création de plusieurs centaines de nouvelles extensions.

Certaines seront génériques (.bank), d'autres régionales (.bzh) et d'autres pourraient être liées à des villes ou encore à des usages (.car).

La mise en place des noms de domaine en caractères non latins (japonais, cyrillique, arabe) ou latins accentués (français, espagnol, allemand) est aussi prévue au programme. Si, techniquement, ces noms de domaine ne posent plus de problèmes, reste à définir un calendrier pour leur mise en place.

L'ICANN va se pencher aussi sur la protection des marques. Enfin, le déploiement de la prochaine génération des adresses internet (IPv6) figurera également au menu. Cette mesure est d'autant plus nécessaire que le stock actuel des adresses internet (IPv4) devrait s'épuiser durant l'été 2011.