Les journaux belges francophones réclament de «32 à 49 millions d'euros» au groupe internet américain Google, à qui ils reprochent d'avoir reproduit des articles durant deux ans sans autorisation, a indiqué mercredi Copiepresse, la société qui défend leurs intérêts.

En février 2007, la justice belge avait estimé que le numéro un des moteurs de recherche violait les droits d'auteur en diffusant depuis 2006 sur son portail d'actualités Google News le contenu rédactionnel des journaux affiliés à Copiepresse, dont Le Soir, La Libre Belgique ou La Dernière Heure.

À la suite de ce jugement, Google avait cessé de répertorier ces contenus (articles, photos, graphiques), mais annoncé qu'il ferait appel.

Dans le même temps, le puissant groupe internet s'était engagé dans un difficile dialogue avec Copiepresse pour régler leur contentieux passé et fixer les règles de leurs futures relations.

Ces discussions «se sont achevées fin janvier sans résultat», a expliqué mercredi à l'AFP la présidente de Copiepresse, Margaret Boribon, qui évalue à une somme comprise entre 32 et 49 millions d'euros le préjudice causé par Google aux journaux francophones belges.

«Mon sentiment, c'est que certains chez Google ne voulaient pas aboutir, qu'ils préféraient essayer d'obtenir un résultat plus favorable pour eux en appel. Il y avait aussi la volonté de ne pas faire une offre acceptable, car ils savent que tout accord conclu avec nous donnerait lieu à des accords similaires avec d'autres journaux en Europe et dans le monde», a ajouté Mme Boribon.

Copiepresse a donc signifié à Google qu'il lui réclamait des dommages-intérêts pour violation des droits d'auteur et envoyé le 22 mai à la société américaine une «citation par huissier». L'affaire pourrait être examinée en septembre par le tribunal de première instance de Bruxelles.