La Gendarmerie royale du Canada pourrait devoir se tourner vers Facebook pour recruter de nouveaux policiers. Une tendance qui semble sur le point de s'étendre à l'ensemble de l'appareil fédéral.

Le corps policier multiplie les campagnes publicitaires pour recruter les 1700 agents par année nécessaires pour remplacer les nombreux vétérans qui partent à la retraite.

La dernière, qui a coûté plus de 1,5 million de dollars, n'était pas encore terminée que la GRC demandait à une firme privée de la conseiller sur une stratégie à adopter pour la prochaine.

«Il n'est pas surprenant de constater que Facebook (34%), Hotmail (32%) et Google (22%) sont les sites web les plus fréquentés», a noté TSN Canadian Facts.

Le cabinet de recherche en marketing a mené une enquête auprès de 768 cadets et nouveaux membres réguliers.

«Dans l'ensemble, lors du recrutement, les aspects suivants devraient être considérés: (...) Les publicités par l'internet par l'entremise de Facebook, Hotmail et Google», a recommandé la firme.

Pratique généralisée?

C'est la deuxième fois en deux semaines que de telles conclusions sont rendues publiques à Ottawa.

La semaine dernière, une autre étude recommandait au gouvernement de tirer profit des sites comme Facebook et YouTube «à des fins de communications et de prestations de services».

Sur Facebook, par exemple, un ministère pourrait se créer un profil et tenter d'attirer des «amis» pour communiquer son message. Il lui serait aussi possible d'acheter des bandeaux publicitaires, comme sur la majorité des sites web.

Ces recommandations surviennent au moment où la commissaire à la protection à la vie privée du Canada multiplie les mises en garde sur les sites comme Facebook ou MySpace, en raison des problèmes de confidentialité ou de vols d'identité qu'ils peuvent engendrer.

Mais seulement 20% des 1718 répondants du sondage téléphonique mené par Phoenix Strategic Perspectives se sont dits préoccupés par ces questions.

Normale et utile

À l'UQAM, le titulaire de la chaire de relations publiques et communication marketing, Bernard Motulsky, voit très bien l'utilité que peuvent avoir ces outils Web 2.0 pour le gouvernement.

«Ça permet non seulement de cibler un groupe en particulier, mais aussi de savoir combien de personnes ont cliqué sur la bannière», a-t-il expliqué.

«Ce sont des moyens qu'il est difficile maintenant d'ignorer, a-t-il ajouté. Surtout si on vise les jeunes. Quand on fait du marketing et de la communication, il faut aller là où se trouvent les gens...»

Dans les dernières années, la GRC a connu des difficultés à attirer autant de recrues qu'elle ne perdait de vétérans. Elle a lancé en octobre une campagne sur plusieurs sites web, dont Hotmail et Google, mais pas sur Facebook.

Déjà, a affirmé la porte-parole Sylvie Tremblay, le corps policier voit des résultats. Selon elle, le nombre de clics sur l'icône d'informations pertinentes sur leur site a augmenté de 56% en 2006-2007 par rapport à l'année précédente. Et 28% plus de gens ont passé l'examen de candidature.

Elle a dit toutefois ignorer pour l'instant si son employeur suivrait les recommandations de TSN Canadian Facts à l'avenir, et ainsi étendre ses campagnes à Facebook.