La décision de Microsoft de renoncer à mettre la main sur Yahoo! Inc. accroît la pression sur Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, pour faire en sorte que sa division internet déficitaire réussisse à concurrencer efficacement Google.

La tentative de M. Ballmer d'acquérir Yahoo!, le site web le plus visité, indique que Microsoft réalise peu de progrès contre Google dans le domaine de la publicité liée aux recherches sur l'internet, soutient Charles Di Bona, un analyste de Sanford C. Bernstein.

M. Ballmer a retiré son offre de rachat de Yahoo! au cours du week-end après que Yahoo! eut refusé une offre bonifiée de près de 50 milliardsUS. Les investisseurs se demandent maintenant quelle sera la stratégie du PDG de Microsoft dans le secteur internet.

«Ils auraient intérêt à proposer plus tôt que plus tard une vision passablement bien articulée», dit M. Di Bona, de New York, à propos des dirigeants de Microsoft.

Le danger pour Microsoft est que Google, propriétaire du moteur de recherches sur l'internet le plus populaire et entreprise qui touche le plus d'argent pour des publicités en ligne, augmentera sa domination pendant que M. Ballmer étudie une nouvelle approche. Google a gagné 10 points de pourcentage au chapitre des parts de marché des recherches sur l'internet depuis juin dernier, ce pourcentage ayant atteint 59,8% des recherches effectuées en mars dernier, selon la société de recherches ComScore Inc., de Reston, en Virginie.

M. Ballmer et Kevin Johnson, président de la division internet de Microsoft, ont tenu une réunion il y a trois jours avec les cofondateurs de Yahoo!, Jerry Yang et David Filo, ont indiqué deux personnes au courant des négociations. À cette occasion, Microsoft, de Redmond, dans l'État de Washington, a offert de bonifier son offre de 44,6 milliards US d'environ 5 milliards US, à 33$US l'action. MM. Yang et Filo ont indiqué qu'ils refuseraient toute offre inférieure à 37$US l'action, ont dit des personnes au fait du dossier.

Microsoft a probablement bien fait de refuser parce que son rendement sur l'acquisition aurait été trop modeste s'il avait dû payer plus que 35$US l'action, estime M. Di Bona.

Les promotions qui apparaissent en même temps que les résultats de recherches forment plus de la moitié du marché de 41 milliards US des publicités sur l'internet. En faisant l'acquisition de Yahoo!, Microsoft aurait triplé sa part de recherches en lignes sur l'internet et il serait devenu le plus important vendeur de publicités à affichage graphique sur l'internet.

Des acquisitions plus modestes et des investissements dans la technologie pourraient s'avérer insuffisants pour changer le destin de la division internet de Microsoft, qui a essuyé une perte de 228 millions US au dernier trimestre.

«Ils sont revenus à la case départ», indique Chris Hickey, un analyste de Atlantic Equities, de Londres, qui recommande de conserver les actions de Microsoft. «Le fait que Microsoft ait souhaité conclure cette transaction illustre dans quelle position difficile se trouve la compagnie.»