Silicon Valley semble vivre à un rythme qui lui est propre. Or, la Mecque de l'informatique et de l'internet n'est pas à l'abri des ratés de l'économie américaine. Les récents indicateurs montrent que la croissance exponentielle des dernières années est en train de s'essouffler.

Pour les trois derniers mois de 2007, le capital de risque investi dans les nouvelles entreprises du sud de la Californie a baissé de 25% par rapport à l'année précédente.

C'est que les gens qui investissent dans les nouvelles pousses sont plus frileux cette année. En 2007, la National Venture Capital Association a récolé 35 milliards de dollars, la plus grosse somme enregistrée depuis 2001.

Une performance qui ne sera sans doute pas égalée en 2008, prédit le président de l'association, Mark Heesen. "C'est difficile de faire financer son projet quand les investisseurs ne veulent plus délier les cordons de la bourse", a-t-il dit.

Selon lui, les prévisions sombres pour l'économie américaine poussent les investisseurs à se replier sur les entreprises bien établies, au détriment des nouvelles venues dont la solidité reste à prouver.

Cette situation avantage par exemple le géant Google, qui vient d'annoncer des revenus de 5,19 milliards pour les trois premiers mois de 2008, une augmentation de 42% par rapport à la même période l'année dernière.

Prix des maisons en baisse

La hausse vertigineuse du prix des maisons en Californie a également pris fin cette année. Les résidences du "Golden State" ont vu leur valeur baisser pour la première fois depuis le début des années 2000.

La Silicon Valley est touchée: le prix des maisons y a chuté de 6% depuis le début de l'année. Les analystes prédisent que le pire est à venir.

Malgré ces tendances, la région continue de créer des emplois, surtout dans le secteur de l'informatique et des communications.

Depuis le début de l'année, 6900 nouveaux postes ont été créés dans la Silicon Valley, alors que, globalement, 12 000 emplois ont été abolis en Californie.