Le groupe Microsoft s'apprête à faire une offre hostile sur Yahoo!, qui refuse depuis février son offre amicale de rachat, affirme vendredi le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier selon lesquelles une annonce pourrait être faite dans la journée.

Le géant des logiciels s'acheminait jeudi soir vers l'option d'une offre hostile, c'est-à-dire qui outrepasserait la direction de Yahoo!, pour saisir directement les actionnaires de ce dernier.Mais à ce stade, «la situation est fluide et les discussions se poursuivaient», selon les sources citées par le quotidien, si bien que «Microsoft pourrait encore changer d'avis avant de faire une annonce».

Cette décision fait suite à un ultimatum de trois semaines que Microsoft avait donné à Yahoo! pour se prononcer sur cette offre de fusion, et qui a expiré le week-end dernier sans donner lieu à aucune communication de la part de Yahoo!.

Microsoft a offert le 1er février de racheter le groupe internet Yahoo!, en partie en cash et en partie en actions, à un prix équivalent à l'époque à 31 dollars, soit 44,6 milliards de dollars, afin de concurrencer Google dans la publicité en ligne. L'offre ne valait plus que 29,48 dollars par action au cours de Bourse de jeudi en clôture.

Yahoo! a refusé cette offre, la jugeant trop basse. Le portail internet a depuis tenté de nouer des alliances défensives, avec Time Warner et Google, tout en espérant que Microsoft relève son offre, autour des 35-37 dollars par action, selon la presse.

Cette semaine, Microsoft était enclin à relever son offre jusqu'à 33 dollars maximum, selon les sources citées par le journal.

Dans un entretien au Wall Street Journal jeudi soir, le PDG de Microsoft Steve Ballmer a assuré que son groupe pouvait bâtir une position forte dans la publicité en ligne sans racheter le groupe Yahoo!, mais cela «pourrait juste prendre plus de temps».

Le PDG de Microsoft a refusé de se prononcer sur la décision à venir, ainsi que sur son calendrier. «Si les circonstances sont bonnes, cela arrivera. Sinon cela n'arrivera pas», a-t-il affirmé.

M. Ballmer a aussi répété dans cet entretien pourquoi son groupe souhaitait acquérir Yahoo!, en soulignant que Microsoft avait une technologie forte, mais pas l'«échelle» qu'il lui faut en termes de clients et d'annonceurs.

«La question est, est-ce qu'il y a une meilleure façon d'accéder plus rapidement à cette grande échelle?» s'est-il interrogé.