Signe des temps, les images des émeutes de lundi soir sont aujourd'hui accessibles à tous sur différents sites internet. Des séquences des confrontations se sont retrouvées sur le site YouTube et ont déjà été visionnées par des centaines de personnes.

«Dès qu'il y avait de l'action, tout le monde sortait son cellulaire pour filmer», raconte Mena Attia.L'étudiant de l'Université Concordia est resté jusqu'à minuit à l'angle des rues Sainte-Catherine et Crescent, muni de son téléphone cellulaire. Comme bien d'autres, il a filmé le déroulement de la soirée. Et avant d'aller au lit, il a mis sept séquences sur le site YouTube. «Je voulais montrer ce qui s'était passé», raconte-t-il. Hier soir, une vingtaine de ces séquences étaient disponibles sur le site internet.

«La casse souligne le phénomène, mais avec ces sites internet, ça l'immortalise encore plus», croit la sociologue Diane Pacom, professeure à l'Université d'Ottawa.

Le criminologue Marc Ouimet estime pour sa part que ces citoyens pourraient être d'une grande aide pour prévenir les futurs débordements. «Les policiers pourraient demander au public de leur envoyer ces vidéos pour aider à monter les preuves et identifier les individus», croit-il.

C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Des douzaines de partisans du Canadien de Montréal, choqués par les scènes, ont choisi de remettre aux policiers les preuves qu'ils ont amassées.

Les autorités policières montréalaises ont indiqué à La Presse Canadienne avoir reçu plusieurs douzaines de vidéos et 30 photos qu'ils avaient commencé à examiner.

Des officiers supérieurs ont admis avoir été surpris par l'initiative des citoyens, et ils mettront en ligne un site internet dans le but de recevoir d'autres vidéos.