Eléments de chasseurs F-14, gilets pare-balles, masques à gaz ou lunettes à vision nocturne: tout peut s'acheter sur l'internet où l'on retrouve du matériel sensible volé, selon un rapport de l'équivalent de la cour des comptes américaine publié jeudi.

Les limiers du bureau du Congrès GAO (Government Accountability Office) ont mené leur enquête de janvier 2007 à mars 2008 en se faisant passer pour des acheteurs lambda et ont débusqué sur eBay ou Craigslist de nombreux «amateurs» de matériel militaire, dont beaucoup venait de l'étranger.

Dans la plupart des cas, les équipements proposés avaient été volés à l'armée ou à des services du gouvernement.

Ainsi, ils ont enchéri sur eBay pour deux antennes de F-14, le célèbre avion de chasse de la Navy, vedette du film Top Gun. Téhéran avait été le seul client à l'export de cet appareil presque quadragénaire, encore en service dans ce pays.

Les composants de F-14 se sont révélés très demandés en Iran mais des acquéreurs se sont aussi manifestés en Bulgarie, à Hong Kong et en Russie, selon le rapport.

Etaient aussi à vendre sur le site d'enchères et sur celui de petites annonces en ligne Craigslist un uniforme de combat et différents accessoires permettant à un terroriste de se faire passer pour un militaire américain --comme l'ont fait par exemple en janvier 2007 des insurgés pour commettre un attentat à Karbala, en Irak.

Le vendeur précisait que l'uniforme avait été acheté sur un marché aux puces, près de la base de Fort Bragg (Caroline du Nord, sud-est). L'uniforme avait en fait été volé.

Les enquêteurs inflitrés ont pu aussi acheter des jumelles de l'armée à vision nocturne avec amplificateur d'images, très sophistiquées et cruciales pour le combat de nuit.

Ils ont pu se procurer également des gilets pare-balles utilisés par l'armée américaine en Irak et en Afghanistan, des casques en kevlar, et sur Craigslist du matériel pouvant servir à la confection d'armes biologiques ou chimiques ainsi que, moins dangereuses, des rations militaires.

Le vendeur de matériel biologique et chimique prétendait que ces éléments lui avaient été vendus par un tiers. Là aussi, il s'agissait d'équipement volé.

Il ne s'agit pas d'une enquête exhaustive mais d'un coup de projecteur pour démontrer à quel point, il est facile de se procurer tout ce matériel sensible sur l'internet, pouvant souvent être utilisé contre les forces américaines elles-mêmes, relève le GAO. Les enquêteurs ont interrogé les acheteurs quand cela était possible et les ont ensuite signalés aux autorités.