Pour répondre à l'érosion des audiences de sa chaîne amiral, le nouveau patron du groupe TF1, Nonce Paolini, veut placer les nouveaux médias, dont notamment Internet, «au coeur» de son offre, et renforcer la chasse au gaspi budgétaire.

Pour répondre à l'érosion des audiences de sa chaîne amiral, le nouveau patron du groupe TF1, Nonce Paolini, veut placer les nouveaux médias, dont notamment Internet, «au coeur» de son offre, et renforcer la chasse au gaspi budgétaire.

«Les nouveaux médias doivent être au coeur de notre offre. C'est déjà le cas mais il nous faut multiplier les rebonds entre nos antennes, le web et demain la télévision mobile», a déclaré M. Paolini jeudi, lors de la présentation des résultats annuels du groupe, une première très attendue par les analystes.

«Nos programmes partout, tout le temps et sous toutes les formes», a-t-il martelé. Et ce, afin de «nouer une relation nouvelle avec tous les publics et offrir ainsi à nos annonceurs une variété de contacts sans équivalent».

2008 sera «une année charnière pour nous» mais «TF1 est un groupe mobilisé pour le futur avec le binôme télévision/Internet comme atout principal», a ajouté le directeur général, qui occupe ce poste depuis mai 2007, après 20 ans de «règne» du tandem de Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte.

Le groupe veut donc se développer dans le Web 2.0 et le commerce électronique, aller vers des coproductions web-TV et accroître la présence des infos et du sport sur le web. Le groupe a également créé une régie publicitaire consacrée à l'internet.

Depuis fin 2007, l'audience de la chaîne TF1 est passée sous la barre des 30%, une érosion que subissent l'ensemble des chaînes hertziennes et qui semble inéluctable en raison de la montée des chaînes de la télévision numérique terrestre.

Toujours l'année dernière, les recettes publicitaires ont stagné (hausse de 0,6%), obligeant TF1 à revoir à la baisse ses prévisions de croissance. Pour 2008, le groupe s'est d'ailleurs refusé à évoquer un objectif chiffré de ses recettes publicitaires.

«On enterre TF1 un peu vite, et de manière extravagante», selon Nonce Paolini, qui a rappelé que la chaîne restait largement leader du paysage en clair et que TMC, détenue en partie par TF1, était numéro un des chaines TNT.

Le principal reproche adressé à Patrick Le Lay par les analystes de l'audiovisuel français, au terme de ses 20 années passées à la tête de TF1, est d'avoir manqué le coche de la TNT gratuite, qu'il pensait vouée à l'échec. TMC est la seule présence du groupe TF1 parmi les nouvelles chaînes de la TNT gratuite.

«Si l'occasion nous est donnée, nous pourrions acheter une autre chaîne de la TNT», a déclaré Nonce Paolini. «On ne s'interdit aucune idée».

Le directeur général a détaillé ses plans pour maîtriser les coûts. Après la mise en place d'une direction des achats et du plan Optimax, «vraie réflexion sur la manière d'organiser au mieux les moyens humains, financiers et matériels pour être plus efficace», l'objectif est de «stabiliser le coût des programmes».

«Il ne s'agit pas de se lancer dans une course folle à la réduction des coûts sous prétexte que les temps sont durs» mais «l'objectif de stabilisation est très clair», a prévenu Nonce Paolini. Sont donc passés au peigne fin les coûts des programmes, les droits et les contrats qui arrivent à échéance.

Concernant LCI, seule chaîne payante du groupe TF1 à ne pas être à l'équilibre (ses pertes opérationnelles étaient de 3,5 millions d'euros en 2007), «il va falloir réinventer son modèle».

«Le nouveau projet éditorial pour l'information de TF1 doit être multicanal», avec «une synergie optimisée entre LCI, TF1 et le web», «une nouvelle organisation et des coûts de fonctionnement plus faibles».