Le PDG de Google, Eric Schmidt, a téléphoné vendredi au patron de Yahoo!, Jerry Yang, pour lui proposer son aide afin de bloquer l'offensive de Microsoft.

Le PDG de Google, Eric Schmidt, a téléphoné vendredi au patron de Yahoo!, Jerry Yang, pour lui proposer son aide afin de bloquer l'offensive de Microsoft.

C'est du moins ce que rapporte le Wall Street Journal.

Et selon le magazine Times de dimanche, Microsoft serait prêt à tenter de prendre le pouvoir de force au sein du conseil d'administration de Yahoo! dans les six semaines si la direction de Yahoo! ne recommande par son offre.

Yahoo! pourrait même chercher à s'allier à d'autres groupes de médias, dont News Corp., Time Warner ou Disney.

Le Wall Street Journal indique aussi que Yahoo! négocierait une alliance avec son rival Google pour lui confier son activité de publicité en ligne en Europe, et a même envisagé de lui confier toute son activité publicitaire mondiale.

Le soutien de Google pourrait en tout cas faire monter les enchères pour Yahoo!, selon des analystes cités par la presse.

Google critique

Par ailleurs, Google a vivement critiqué dimanche l'offre d'achat de Microsoft sur Yahoo!.

La direction de Google soutient que l'offre menace la concurrence en donnant à Microsoft trop d'emprise dans le domaine des courriels, ce à quoi Microsoft a rétorqué en accusant Google de dominer la recherche sur Internet.

Microsoft a offert vendredi de racheter Yahoo! pour 44,6 milliards de dollars, afin de concurrencer Google dans la publicité sur Internet, un an après une première tentative de rachat refusée par Yahoo!.

Yahoo! n'avait pas encore répondu dimanche, indiquant seulement qu'il étudiait de près cette offre. Il a précisé sur son site que cet examen «peut prendre un certain temps» et qu'il «passerait en revue tous les choix, y compris le maintien de Yahoo! comme société indépendante».

Sur le blogue officiel de Google, le directeur juridique David Drummond a dénoncé l'«offre hostile» de Microsoft, qu'il a accusé de vouloir «exercer la même influence illégale et inappropriée sur Internet qu'il a eu sur les micro-ordinateurs».

«Il ne s'agit pas de simple transaction financière (...) mais de préserver les principes de base de Internet, «l'ouverture et l'innovation», écrit-il.

«Le rachat de Yahoo! permettrait-il à Microsoft d'étendre ses pratiques injustes depuis les navigateurs internet et les systèmes d'exploitation jusqu'à Internet?», lance M. Drummond.

Il affirme aussi que Microsoft et Yahoo! ensemble auraient «une part gigantesque de la messagerie instantanée et des comptes de courriels».

«Une combinaison des deux pourrait-elle tirer profit d'un monopole sur les logiciels pour PC afin de limiter de manière injuste la possibilité pour les internautes d'accéder librement aux services de messagerie, services web ou messagerie instantanée de leur concurrent», s'alarme-t-il.

«Les autorités de régulations dans le monde doivent poser ces questions et les consommateurs ont le droit d'avoir des réponses satisfaisantes», insiste le directeur juridique de Google, ajoutant qu'il faut «examiner cette proposition et ses alternatives».

Dans une réponse sur le site de Microsoft dimanche, le directeur juridique de Microsoft, Brad Smith, a rétorqué que c'était au contraire Google qui dominait le marché de la publicité en ligne et avait «amassé 75% du marché mondial des recherches sur Internet et sa part continue à grossir», dont plus de 65% aux États-Unis et 85% en Europe.

Il ajoute que l'alliance Microsoft-Yahoo! améliorerait la concurrence en «créant puissant un numéro deux pour la recherche sur Internet et la publicité en ligne».

Ce n'est pas la première fois que Google et Microsoft s'accusent mutuellement de monopole. À ce titre, Microsoft a récemment mené campagne contre le rachat par Google de la régie DoubleClick, que Microsoft voulait aussi acheter.