L'offre de rachat de 44,6 milliards de dollars lancée par le géant des logiciels Microsoft sur le portail internet Yahoo! est «une option parmi d'autres», a indiqué lundi ce dernier.

L'offre de rachat de 44,6 milliards de dollars lancée par le géant des logiciels Microsoft sur le portail internet Yahoo! est «une option parmi d'autres», a indiqué lundi ce dernier.

Yahoo! était résolu lundi à étudier toutes ses options face à l'offre de rachat au prix fort lancée par Microsoft, tandis que ce dernier maintient la pression en faveur d'un mariage rapide et que Wall Street évoque déjà plusieurs alternatives où Yahoo! échapperait à cette union.

Trois jours après que Microsoft ait proposé de débourser 44,6 milliards de dollars pour Yahoo! - représentant une prime de 62% sur la valeur boursière de Yahoo! jeudi soir -, ce dernier a affiché une certaine distance.

«L'offre de Microsoft est une option parmi d'autres, dans celles que nous étudions à l'heure actuelle afin de maximiser la valeur pour nos actionnaires et nos employés sur le long terme», a assuré la direction de Yahoo!, après avoir déjà dit vendredi qu'elle allait «étudier» l'offre de Microsoft.

«Nous répondrons à Microsoft après que notre conseil d'administration ait achevé un examen complet de toutes nos alternatives stratégiques», ont assuré le directeur général Jerry Yang et le président du Conseil d'administration Roy Bostock, dans un courriel interne rendu public lundi via le régulateur boursier SEC.

«Absolument aucune décision n'a été prise (...) et il y a encore moins de projet d'intégration en cours», ont-ils assuré.

Ces propos ont contrebalancé le discours pressant de la direction de Microsoft lundi, à l'occasion d'une réunion avec des analystes.

«Nous pensons que (notre offre) est généreuse», a dit le PDG Steve Ballmer, ajoutant que «nous avons confiance dans le fait que le conseil d'administration de Yahoo! et ses actionnaires décideront rapidement de s'allier à nous».

Le directeur financier Chris Lidell a répété envisager une finalisation «d'ici la fin de l'année», grâce à «une offre conçue pour être attractive pour les actionnaires de Yahoo!».

Microsoft s'est dit prêt à emprunter, pour la première fois de son histoire, pour acheter Yahoo! et former ainsi le numéro 2 mondial des moteurs de recherche sur internet.

Selon le cabinet Comscore, Google détenait fin 2007 53,4% du marché des recherches sur internet, contre 17,6% à Yahoo! et 6,4% à Microsoft (via MSN).

L'empressement de Microsoft fait suite à une intervention dimanche de Google, numéro un mondial des moteurs de recherche et de la publicité en ligne. Cette dernière, clef de voûte du modèle économique très rentable de l'internet, est au coeur des ambitions de Microsoft sur Yahoo!.

Google a dénoncé l'«offre hostile» de Microsoft, qu'il accuse de vouloir «exercer la même influence illégale et inappropriée sur l'internet qu'il a eu sur les micro-ordinateurs».

«Il s'agit de préserver les principes de base de l'internet, l'ouverture et de l'innovation», a plaidé Google.

Ces propos alimentaient lundi l'hypothèse d'un Google «Chevalier blanc» au côté de Yahoo!.

Selon le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, Google a contacté Yahoo! pour étudier les moyens de contrer l'offre de Microsoft.

Parmi les options en cours, Google pourrait favoriser des offres concurrentes - pas directement de Google, vu sa position dominante -, ou aider Yahoo! à rester indépendant via un apport financier ou un partenariat dans la publicité.

Le site d'analyse financière Briefing.com rapporte des informations de marché concordantes selon lesquelles Yahoo! envisage de rouvrir des discussions avec Google sur une alliance dans la publicité en ligne, après une tentative avortée il y a plusieurs mois.

Le cabinet Amtech estime qu'«une surenchère est possible», au vu de la volonté de la direction de Yahoo! «de résister» à Microsoft, évoquant une offre amicale d'un concurrent direct ou une fusion entre égaux.

Selon la maison de courtage Stifel Nicolaus, «tous les fonds et les banques d'investissement majeurs planchent sur les possibilités d'un rachat de Yahoo!» de type association de la direction de Yahoo! à un fonds.

«Rien ne stimule plus les banques que de monter un accord autour des 50 milliards de dollars», estiment ces analystes.

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