Un Russe d'Estonie a été condamné mercredi à une amende pour des cyber-attaques lancées contre l'Estonie au milieu de la crise avec Moscou, provoquée en avril par le déplacement à Tallinn d'un monument à la gloire des soldats soviétiques, a annoncé le parquet estonien.

Un Russe d'Estonie a été condamné mercredi à une amende pour des cyber-attaques lancées contre l'Estonie au milieu de la crise avec Moscou, provoquée en avril par le déplacement à Tallinn d'un monument à la gloire des soldats soviétiques, a annoncé le parquet estonien.

«Dmitri Galushkevitsh est le premier pirate informatique condamné pour organisation de cyber-attaques massives contre un site internet estonien», a déclaré à l'AFP un porte-parole du parquet, Gerrit Maesalu.

Galushkevitsh, 20 ans, a plaidé coupable. Il a écopé d'une amende de 17.500 kroons (1650 dollars) pour avoir orchestré entre le 25 avril et le 4 mai une attaque qui a bloqué le site web du Parti de la Réforme du Premier ministre estonien Andrus Ansip, a précisé le porte-parole.

Cette opération s'est inscrite dans une vague de cyberattaques lancées contre des institutions et des sociétés en Estonie, un pays où l'utilisation d'internet est parmi les plus avancées d'Europe.

Les responsables estoniens, à commencer par le Premier ministre Ansip, avaient mis en cause la Russie, après avoir découvert que certaines attaques provenaient de serveurs d'administrations russes et même des bureaux du président Vladimir Poutine.

En avril 2007, le gouvernement estonien avait déplacé un mémorial à la gloire des soldats soviétiques, érigé en 1947 dans le centre de Tallinn.

L'annonce du déplacement avait provoqué des émeutes sanglantes qui ont fait un mort. Plus de 1000 personnes ont été interpellées, dont de nombreux membres de la minorité russe d'Estonie qui représente près de 30% de la population de ce pays balte de 1,34 million d'habitants.

Le monument symbolise pour les Russes la victoire sur le nazisme, alors que les Estoniens le considèrent comme un symbole de près de 50 ans d'occupation soviétique de leur pays, redevenu indépendant après la chute de l'URSS en 1991.

Quatre meneurs présumés des émeutes, membres de la minorité russophone, comparaissent actuellement devant la justice à Tallinn.

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